C’est à la Fabrique, dans le centre commercial de Tourville la Rivière, que toute la promo 1979-1980 de 1ère C du lycée Fénelon, à Elbeuf, s’était donné rendez-vous, à l’initiative de Valérie et de Jean-Luc. Anne-Marie, Patrick et Marie-Hélène n’ont pas pu participer à la soirée. Martine, qui fut notre prof d’anglais, était également de la partie, jouant à merveille son rôle de maîtresse de cérémonie. Elle attendit que le restaurant se vide pour nous révéler une coucherie entre profs que nous n’aurions jamais pu soupçonner. Effet de sidération garanti.
Si les filles – les femmes – n’ont pas changé physiquement, pour nous les garçons, la transformation est plus prégnante. Philippe, François et moi avons pris des kilos, là où tous les autres ont perdu leurs cheveux. En fait, chez les hommes, en vieillissant, t’as pas le choix : ou tu grossis ou tu perds tes cheveux. Hélas, il peut arriver qu’il s’agisse des deux à la fois. Que ce soit au niveau des attitudes, des rictus, des postures, des sourires et de nos voix, rien n’a vraiment changé en 40 ans. Thierry et Ludovic, fidèles à ce qu’ils étaient déjà en 1ère, ont assuré le show. Ludovic nous aura régalés avec ses imitations de notre prof d’histoire géo et surtout de mathématiques parfaitement millimétrées, comme il a toujours su les faire. Quant à Thierry, il a voulu, dans le cadre d’un pari personnel assez insensé, continuer à faire chanter ce garçon qui nous aura cassé les oreilles toute la soirée avec un certain talent. Bilan de l’opération : voyant que nous n’en finissions pas, Nathalie et moi, de rire comme des baleines, ils se sont immédiatement arrêtés de jouer et de chanter ! Cela nous aura beaucoup amusés. Thierry, avec ses petits bras musclés, n’était pas en mesure de contraindre le musicien – tout droit sorti d’un centre de musculation – à poursuivre.
Dès les 1ères minutes où nous nous sommes retrouvés, je réentendais le rire de Jean-Pierre. Je revoyais le sourire d’Arnaud. Je reconnaissais l’humour intact de Thierry. Au cours de cette soirée, nous aurons échangé de très nombreux souvenirs. Nous aurons parlé de nos enfants. Pour Françoise, de ces deux petits enfants. Nathalie, avec ses yeux pétillants, aura beaucoup souri. Elle était lumineuse. Il y avait là, chez nous, chez Philippe notamment un bonheur palpable de se retrouver, un sentiment de béatitude et d’apesanteur temporelle mélangés. J’ai perçu toute cette émotion chez Alain, François venu avec sa femme Isabelle que je n’avais pas revus depuis 1996, Thierry qui aura versé sa petite larme. Valérie est restée égale à elle-même, empreinte de joie de vivre et de bonne humeur.
Au cours de la soirée, j’ai parlé à Florence. Rien dans son appréhension de la réalité ne semble avoir vraiment changé. Et, même si elle co-dirige aujourd’hui un hôpital, son intérêt à comprendre le monde, sa capacité d’indignation sont restés parfaitement intacts.
Et puis, juste avant de quitter le restaurant, Bernard m’a indiqué que ses grands-parents possédaient un tableau de l’église de Saint-Eloi-de-Fourques peint par Marcel Delaunay. Il m’a proposé de m’en envoyer une photo et d’aller le voir dans la demeure de ses grands-parents. Je vais le rappeler très rapidement.
Cette soirée fut pour nous tous un moment d’émotion intense. Magique. Atemporel ou presque. Nous nous sommes quittés en nous donnant rendez-vous les 6 et 7 juin. Patrick et Anne-Marie devraient être de la partie. Pour Marie-Hélène, ce sera une autre paire de manches. Il faudra la convaincre. Beaucoup d’entre nous ont eu, je crois, du mal à s’endormir. Un grand merci encore à Valérie et à Jean-Luc pour nous avoir permis de nous revoir 40 ans après !
Un grand merci à toi Denis pour avoir si joliment décrit cette soirée inoubliable !
Bravo Denis pour ce texte qui donne bien l’ambiance d’hier soir, nous n’étions pas placé à côté l’un de l’autre mais ce n’est que partie remise à notre prochain weekend programmé début juin.