Addiction et dépendance aux jeux vidéo

Addiction et dépendance aux jeux vidéo

La semaine dernière, un des enfants du centre de loisirs avec lequel j’étais en grande discussion m’a benoîtement expliqué que 6 heures de son temps passées à la pratique des jeux vidéo, ce n’était pas beaucoup. Ma femme revenant de chez mon père m’a raconté la vie du petit Gabriel, accroché simultanément à sa switch et aux tutos Youtube pour progresser dans la pratique des jeux vidéos. Si Gabriel a de sérieux problèmes avec la langue française, il ponctue à tout bout de champ ses phrases de mots anglais tels que What, What the fuck, Let’s go sans en connaître le sens. Gabriel a même reproché à ma fille de ne pas être comme lui, comme ses copains !

Il y a quelques années, le Centre Intercommunal d’Action Sociale avait organisé une rencontre sur la dépendance et l’addiction aux jeux vidéo. La « spécialiste » conviée pour l’occasion nous expliquait que, chez l’enfant, les phénomènes addictifs n’existaient pas et que tout était réversible. En allant voir Monsieur Wiki, j’ai pu lire tout le contraire. Le docteur Mark Griffiths – un éminent autre spécialiste du sujet – estime que la pratique de 3 à 4 heures consécutive du jeu vidéo serait un des marqueurs de l’addiction chez l’enfant. Chez l’adolescent, la dépendance interviendrait à partir de 30 heures hebdomadaires.

De mon temps, nous nous rejoignions, entre copains, pour aller faire un foot dans le parc en face de la résidence où j’habitais. Le mercredi, nous partions à vélo, parfois à une petite vingtaine de kilomètres de notre domicile. Aujourd’hui, nos gamins sont enfermés, sans aucune expérience sensorielle. Nous les condamnons à se prostrer devant les écrans. Et le pire, c’est que je vous parle d’enfants vivant à la campagne, où la forêt et Dame Nature ne sont qu’à quelques encablures de leur maison d’habitation.

Lundi dernier, alors que j’animais avec les enfants du centre une sortie photo, je leur ai demandé de me dire quel était cet arbre avec des bogues vertes. Personne ne fut en capacité de m’indiquer qu’il s’agissait d’un noyer. En nous promenant dans les chemins de la commune, j’ai à plusieurs reprises demandé quelle était cette fleur jaune dont j’avais pourtant rappelé à chaque fois le nom. Sur un groupe d’une dizaine d’enfants, une seule petite fille a pu me donner le nom de cette simple après nous être arrêtés 7 fois devant la fleur au cours de notre trajet. Nos enfants se seraient-ils soudain transformés en poissons rouges ?

En 2018, Béatrice, une des instits des classes de l’école de Saint-Paul, nous avait alertés sur le fait que les pères utilisaient leurs propres enfants en tant que partenaires de jeux vidéos interdits au moins de 16 et 18 ans. Car, oui, l’addiction et la dépendance se transmettent aujourd’hui de père en fils, les filles étant moins touchées par ce phénomène. Pour combien de temps encore ?

Chez l’enfant et l’adolescent, le jeu vidéo engendre des troubles du comportement, de la mémoire et de la concentration, mais aussi de la frustration et de la violence parfois, de l’isolement social et du décrochage scolaire. 59% des Américains jouent aujourd’hui à des jeux vidéo. Ce taux s’élève à 97% chez les jeunes âgés de 12 à 17 ans. Et en France ?

J’ai évoqué ce sujet sur la page Facebook de la Mairie, parlant de la dépendance de nos enfants aux jeux vidéos. Pas un seul J’aime. Pas un seul commentaire. Le sujet gêne : les parents préfèrent s’enfermer dans le déni de réalité. Courage, fuyons !

 
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