L’un de mes arrêtés concernant la gestion de la crise sanitaire sur le plan local vient de faire l’objet d’une requête en référé de la part du Préfet de l’Eure. Je ne m’étendrai pas devant vous sur cette question dans la mesure où l’affaire sera jugée le 8 mars à 14 h 00 au Tribunal administratif de Rouen.
C’est au cours d’un de mes échanges avec le député de la circonscription que j’ai appris qui j’étais devenu. « Les préfets sont là pour empêcher la constitution de baronnies« . Dont acte. Au cours de la conversation, il m’expliqua la nécessité de bien s’entendre avec Sébastien Lecornu et Bruno Le Maire. J’ai tout de suite mis les choses au clair en expliquant, en forme de boutade, que, du haut de mon hétérosexualité congénitale, je ne coucherai jamais avec nos deux ministres. Je tiens à préciser que je n’ai ni sympathie ni acrimonie particulière vis à vis de ces deux personnages politiques, dont l’effigie trône au sommet des clochers de nos églises euroises. Passons.
Mais revenons au personnage que je serai devenu et ayez désormais la déférence de bien vouloir m’appeler « Monsieur le Baron« . En fait, non. Parlons du préfet. Dans la moiteur languissante et monotone de nos soirées d’été et dans l’indifférence générale, le gouvernement français a pris un décret qui a modifié en profondeur l’organisation des services de l’État, alors que nous passions notre temps à nous contaminer au bord de la mer. Le 14 août 2020, la France est revenue à une organisation administrative datant de l’ancien régime. Depuis cette date, les services déconcentrés de l’État relèvent du ministre de l’Intérieur et sont placés sous l’autorité directe du préfet de département. Autrement dit, les fonctionnaires détachés des ministères de l’écologie, de l’agriculture, des transports, du logement, de la jeunesse et des sports, de la défense et de la santé, de la justice sont sous l’autorité directe des préfets. Seuls les ministères de l’éducation nationale et des finances – un État dans l’État – échappent encore à l’OPA administrative de la place Beauvau. Remarquez au passage que les trois ministères clés – l’intérieur, les finances et l’éducation – sont tenus par des ministres de droite.
Vous comprendrez, dans ce contexte singulier, que l’autorité d’un maire – à la tête un peu dure du fait de ses origines – d’une commune de 570 habitants devient une grave menace pour l’intégrité de la République française. Il est grand temps de leur rappeler qui est le chef dans nos départements, en mettant tous ces p’tits merdeux de maires au Tribunal administratif à la moindre occasion !
Tout dépend du contenu de l’arrêté.
Les préfets ne réagissent pas tous de la même manière devant un même contenu. j’en veux pour preuve celui qui concernait le principe du respect du règlement sanitaire départemental et de la norme 14-100 lors d’une pose d’un capteur Linky ; cet arrêté a été retoqué dans un département de l’ouest de la France alors que le nôtre (dans l’est) a passé le contrôle de légalité normalement. Il est applicable..
Concernant le coronacircus,………………. non allez je me tais…
Concernant le coronacircus…..
C’est marrant qu’un député puisse faire référence au terme moyenâgeux de « baronnies » alors que la fonction de préfet, dans ce pays, est l’un de ses archaïsmes les plus aboutit. Un Pays ultra-centralisé déteste toujours ses maires et mairesses, à plus forte raison lorsque ceux-ci jouissent d’une bonne image parmi la population, comparée au reste du monde politique (et à raison).