Dès le début de l’invasion russe en Ukraine, les commentateurs des chaînes d’information continue n’ont eu de cesse que de psychologiser Poutine. Sauf à être psychologue ou psychiatre, il faut avoir un sérieux pète au casque pour chercher à entrer dans la tête des autres. Il était pourtant clair que Poutine avait expliqué par le passé les raisons qui l’amèneraient à décider d’envahir l’Ukraine. Et, je suis convaincu que Poutine n’est pas le pire en son pays. Nous devrions faire attention à ne pas trop mettre en avant la désertion massive des jeunes russes, la désorganisation et la reculade des soldats de l’ex-armée rouge face aux Ukrainiens, armés jusqu’aux dents par l’Occident. Ni l’humiliation, ni la reductio ad hitlerum ne sont la solution, surtout émanant de pays à l’indignation sélective, quand il s’agit de parler des 233000 morts de la guerre civile yéménite.
Depuis 2 jours, les médias français évoquent, à la manière de l’oracle de Delphes, un convoi nucléaire russe à destination de l’Ukraine. Notre 1er gâteux en chef américain nous promet même l’apocalypse. Sur quelles bases ? Par rapport aux propos de Kadyrov demandant l’usage de bombes nucléaires de faible puissance ? Du coup, notre Président qui ne perd jamais une occasion de se taire a appelé au calme, tout en validant la livraison de nouveaux canons César à l’Ukraine. Il a même parlé d’un fonds de 100 millions pour armer l’Ukraine. L’ambassadeur de France en Russie a été convoqué sine die par les autorités. Nous sommes entrés de fait dans une forme active de co-belligérance. De toute évidence, l’annexion parfaitement illégitime des territoires ukrainiens et de la centrale de Zaporijia par Poutine sent la poudre. « Plutôt que de fournir des armes, le couple franco-allemand devrait se poser en médiateur et trouver une solution raisonnable à ce conflit. Nous avons connu trop de guerres sur ce continent.« , a déclaré récemment et avec raison Arno Klarsfeld.
Au lieu de lire dans les entrailles de dindes, nous serions avisés à regarder le réel de plus près. Et il est sinistre. Nous resterons dépendants du pétrole et du gaz durant de très nombreuses années encore, notamment pour l’extraction du minerai d’uranium. Précisons que, sans hydrocarbures à bas prix, il ne peut pas y voir d’exploitation minière de masse. Les pays de l’OPEP ont bien compris qu’ils avaient intérêt à tirer profit de la situation. Du coup, nos « amis » d’Arabie Saoudite, du Koweït, de Bahreïn, du Qatar et des Émirats… réunis ont décidé de réduire leur production, alors que l’Europe, le Japon, l’Asie et l’Amérique du Nord vont entrer en hiver. Le moment est bien choisi et la Russie va pouvoir compter sur cette nouvelle rente pour continuer à financer son effort de guerre contre l’Ukraine.
Pendant ce temps, BFMTV nous présente Martine et l’art d’utiliser sa corde à linge. Nous sommes sauvés.