Selon le CNC, la fréquentation des cinémas français est en recul de 34.7%. Il faut remonter à 1980 pour connaître une telle débandade. A l’époque, nous étions un peu plus de 55 millions d’habitants, soit 12 de moins qu’aujourd’hui. La situation est si grave qu’Agnès Jaoui et quelques autres professionnels de l’indignation réclament des états généraux.
Les raisons de l’effondrement
En 2009, alors que les débats faisaient rage autour de la loi Hadopi, nous étions nombreux à réclamer le paiement d’une licence globale attachée à nos abonnements payés à nos fournisseurs d’accès Internet. A l’époque, Jaoui et compagnie se sont opposées à la mise en place d’une rétribution des œuvres directement financées par les Internautes. Là où les téléchargements pirates ne sauront jamais parvenus à provoquer l’effondrement des entrées dans les cinémas, les plates-formes de VOD et de Streaming légales auront été bien plus efficaces. Le COVID, le passage à la fibre n’auront été que des accélérateurs de l’émergence de ce nouveau capitalisme numérique. En quelques années, bouffis par leurs milliards de dollars, Netflix, Amazon et Disney+ ont cannibalisé le marché de la production des œuvres avec leurs bouses, menaçant le système étatique de financement du cinéma français. Ils sont tout simplement en train de remettre en cause la chronologie des médias, par leur volonté de diffuser leurs exclusivités sur leurs plates-formes plutôt que de passer par la case cinéma.
J’ai entendu des tas de choses sur les raisons à cet effondrement. Kad Merad évoquait récemment le renchérissement abusif du prix des places. Sans doute à cause du gaz russe. Pour ma part, je crois que le problème est ailleurs. Les consommateurs se sont orientés vers les séries et le cinéma ne se prête pas à ce format. En fait, les contraintes liées à la chronologie des médias ont amené les producteurs, les scénaristes, les réalisateurs et, par voie de conséquence, de plus en plus d’acteurs à se tourner vers ce nouveau gâteau audiovisuel. Comme très souvent, la solution est devenue le problème. Les séries en sont pas tenues par la chronologie des médias.
Je cherchais dans mon esprit malingre le nom de films qui m’avaient marqué au cours des 5 dernières années, sans pour autant que je les considère comme des chefs d’œuvre. Il y en a une vingtaine au total, dont 6 films français. 1 seul film au total pour l’année 2022. Et si tout simplement, par effet d’éviction, les films ne devenaient-ils pas de plus en plus mauvais ?
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>Et si tout simplement, par effet d’éviction, les films ne devenaient-ils pas de plus en plus mauvais ?
Je vous rejoins sur ce point.
L’indigence du scénario, la molesse de l’interprétation sont les marques de fabriques de la plupart des «oeuvres» actuelles. Toute cette pauvreté artistique est remplacée par des effets spéciaux à piquer les yeux, un son à crever les tympans. Une abondance d’artefacts qui finalement donnent la nausée.
Pas la peine d’aller voir le dernier film en salle; il ressemble trait pour trait à ceux d’il y a deux ans.
Et il en est de même pour les fictions radiophoniques contemporaines 🙁
Deux heures de cinéma indigeste sont avantageusement remplacées par https://www.youtube.com/watch?v=_i4cFHpcIeU