J’ai et je continuerai d’avoir une admiration totale et inconditionnelle vis à vis de mon prédécesseur à la mairie de Saint-Eloi-de-Fourques, au delà de nos différences, au delà de nos différents sur l’environnement, parfois au delà du raisonnable selon mes proches. Alain a su drainer près de 6 millions d’euros de subventions sur notre territoire en 3 mandats pour nos écoles, pour la salle d’activités. L’ancien maire est un homme brillant, d’une intelligence rare. C’est aussi un terrien, un agriculteur. De 2001 à 2005, nous avons été très proches, amis. Nos discussions me manquent ! Puis, la politique – lui le démocrate-chrétien, moi le catho-gaulo-écolo-rocardo-anarcho-socialiste – nous aura éloignés. Mais il a toujours su que je vouais une passion intacte à ma commune de Saint-Eloi-de-Fourques et à ses habitants. Et quand il est venu fin juin 2013 m’annoncer qu’il ne se représenterait pas, j’ai compris qu’il me faisait un appel du pied pour que je lui succède. En pleine tempête personnelle, ma décision était prise de me présenter en 2014 au poste de maire de Saint-Eloi-de-Fourques ! La bataille fut rude, fratricide et tous les membres de notre liste, malgré un panachage forcené, furent élus dès le 1er tour.
J’ai décidé aujourd’hui d’actualiser la photo de la page Facebook et du profil Twitter de la mairie. J’avais retenu comme photo l’inauguration de la salle d’activités le 8 juin 2013. J’ai choisi, à la place, mon intervention auprès des CE2 de Manuella en octobre 2018. ce fut un des moments les plus extraordinaires de mon mandat de maire !
Pendant ces 6 années, nous avons dû curer les écuries d’Augias en proposant des mesures d’économies drastiques sous le couperet de la cour des Comptes, du fait de nos 720000 euros de dette au 1er janvier 2014. Du sale boulot… sans pouvoir investir au delà de 20000 euros par an pour un budget de 240000 euros consolidés ! Nous étions financièrement à l’agonie. Notre seul mérite aura été d’avoir su gérer la tempête, d’avoir été patients. Et je pense que les habitants – en choisissant de voter pour la liste que je conduisais – savaient que nous étions les mieux placés pour faire le sale boulot. Plus jamais, notre commune ne pourra prétendre à obtenir des monceaux de subventions, comme par le passé. Nous avons été servis entre 2001 et 2014. Et il n’y a plus d’argent dans les caisses ! Depuis 2014, nous avons appris à compter sur nous-mêmes.
Pour les 6 années qui se profilent, nous allons entrer dans de très fortes zones de turbulences géopolitiques et environnementales aux conséquences sociales et économiques totalement imprévisibles. Le risque est celui d’une réelle dislocation de la société française. Le processus est aujourd’hui très largement entamé. C’est pourquoi il nous faudra réinventer profondément les pratiques municipales, répondre très concrètement aux attentes de nos habitants, continuer de faire le job sur le plan de la sécurité, tout en leur proposant plus de culture, d’animations pour que nous maintenions ce lien social qui n’en finit pas de se distendre. Autrement dit, il nous faudra repenser et inventer une nouvelle micro-société. Nous aurons à repenser le local. Y parviendrons-nous ? C’est évidemment là une toute autre histoire dont nous allons devoir collectivement écrire les pages si nous ne voulons pas la subir.