Pour moi, Chirac, c’est avant tout un homme politique qui a passé son temps à trahir, à dire tout et son contraire, un homme détesté des français de son vivant qui a réussi à se faire élire Président de la République avec 20.85% au 1er tour en 1995 et 19.88% au 1er tour en 2002. C’est surtout à mes yeux le seul Président, jusqu’à présent, à s’être fait condamner à 2 ans de prison avec sursis en 2011 pour des pratiques politiques d’un autre temps. Comment en sommes-nous venus collectivement à encenser un tel personnage politique qu’il faut clairement qualifier de « délinquant » ?
Et puis, il y avait l’homme…
Il y a deux aspects positifs que je retiens de la personne de Jacques Chirac, outre le fait qu’il ait voté en faveur de l’abolition de la peine de mort en 1981. Le 1er, c’est que, pour lui, toutes les cultures, toutes les civilisations, tous les peuples se valaient. Au lieu de parler d’arts primitifs, ils parlaient lui d’arts primordiaux, d’arts premiers. Je ne suis pas encore allé au musée du quai Branly. Sa mort sera l’occasion d’y aller très bientôt, la visite du musée étant gratuite jusqu’au 11 octobre.
Le second, c’est son engagement sans faille contre toutes les formes d’antisémitisme. Il y eut le discours du Vel d’Hiv de 1995, reconnaissant la responsabilité de l’État français dans la déportation de 76000 juifs. C’est lui qui accompagna Simone Veil à Auschwitz en 2005, à l’occasion du 60e anniversaire de la libération du camp. Je n’oublie pas non plus sa présence aux côtés de Simone Veil, quand elle prononça son discours au Panthéon en hommage aux justes de France en 2007.