En tant que maire, je suis directement en charge de la communication de ma petite commune rurale de 570 habitants. Et, afin de toucher un maximum d’habitants, nous tâchons de multiplier les canaux d’informations.
A ce jour, le papier, la photocopieuse restent dominants. Pour distribuer dans les 240 boîtes aux lettres que comprend mon village, il faut 2 h 30. C’est à chaque fois la galère pour trouver des bonnes âmes disponibles pour faire le job. Au final, nous sommes 4 à distribuer sur une équipe effective de 13 conseillers. Or, j’ai appris que la majorité des jeunes habitants ne lisaient même plus les informations qui échouaient dans leur boîte aux lettres. Pour les « vieux », à savoir les plus de 50 ans, le papier est encore un excellent moyen de les atteindre, sachant qu’ils sont les plus nombreux à participer aux événements que nous programmons. Je n’oublie pas non plus la presse locale, sachant que la moyenne du lectorat se situe à 65 ans !
En dehors du site officiel de la Mairie que je n’actualise guère sans doute à tort, je dispose aujourd’hui d’une page et d’un groupe Facebook respectivement pour la Mairie et le Centre Culturel Multimédia qui intègre notre bibliothèque. C’était jusque là mon outil numérique de prédilection. La page comprend 619 abonnés; le groupe 115 membres. Nous disposons d’une timeline Twitter à laquelle sont abonnés journalistes, habitants et personnalités politiques, soit un total de 63 abonnés. N’ayant pas été élu pour mes idées personnelles, j’évite de donner des points de vue personnels. Je n’y pousse que de l’information factuelle et de l’événementiel ! Sur son compte Instagram, la bibliothèque comptabilise 51 abonnés.
J’ai également mis en œuvre deux newsletters, respectivement pour la Mairie et le Centre Culturel Multimédia. Au niveau du dernier envoi concernant la liste des ouvrages récemment achetés par la bibliothèque, pour 400 destinataires, nous avons eu 160 visualisations et 65 clics, soit 16.25% de la cible. C’est bien peu, alors qu’il s’agissait de personnes fréquentant la médiathèque.
Sur les conseils d’habitants et de collègues maires, j’ai décidé cette semaine de souscrire au service panneau pocket. Pour l’heure, nous avons touché 19 personnes. Là-encore, c’est bien peu. A ce jour, la mairie ne dispose pas de téléphone mobile. A l’occasion du passage à la fibre, je prendrai un smartphone afin de pouvoir envoyer directement les informations par SMS et MMS.
Je ne suis pas sûr que tout cela suffise, malgré tout, à toucher tous ces durs de la feuille les jeunes couples de notre village. Les seules manifestations où les jeunes habitants se mobilisent touchent à l’école : kermesse et spectacles de fin d’année. Autrement dit, le seul vecteur de communication sur lequel nous n’avons hélas aucune prise est le cahier de liaison des élèves de nos écoles.
Pouvons-nous faire davantage ? Je ne le crois pas. Au delà, nous basculerions dans le bizarre.
Bizarre, le premier envoi de commentaires à été rejeté 🙂
sinon, je disais que vous faites déjà pas mal et que ca va être compliqué avec les moyens d’une petite commune de faire mieux. Dans ma ville, il utilise globalement les mêmes vecteurs et il n’est pas rare d’entendre un concitoyen déclarer qu’il n’a pas eu telle ou telle info alors qu’elle plus que disponible. Parfois même alors qu’une affiche se trouve… juste à côté de lui. Bon courage
Réflexion personnelle : n’est-ce pas justement un peu « too much » comme on dit au Texas ? La multiplicité des canaux de communication engendre peut-être une sorte de lassitude ou d’overdose : les gens ne savent plus à quel saint numérique se vouer et finissent par se lasser. La distribution papier a éventuellement l’avantage d’être simple dans sa forme et surtout de créer des occasions pour rencontrer des habitants. Je trouve ca bien.
La distribution papier est la plus lourde et ne touche pas les jeunes habitants qui ne lisent plus les papiers venant de leur boîte aux lettres. C’est générationnel !
Ouaip! C’est la raison pour laquelle, si vous voulez toucher les jeunes, il vous reste deux options : attendre qu’ils vieillissent ou faire le zouave sur TikTok comme un bon ministre des Transports qui se respecte. Et puis, le papier, ca se recycle plus facilement que le numérique 🙂
Pour le recyclage, c’est pas faux. Je crois aux vertus de l’économie circulaire.
Ah ben, désolé. Je vais prendre un autre pseudo, tu semblais être là avant moi 🙂 et content de voir un Cyrille avec LLE, c’était très rare de mon temps (72, Cyrille Guimard, tour de France) 🙂
Très difficile de communiquer auprès du public jeune autrement qu’en lui parlant directement.
Et très difficile de communiquer pour une institution.
Le meilleur en numérique, ça reste Facebook (que l’on aime ou pas) et ça ne touche vraiment pas tout le monde.
Une autre solution pas évoquée dans le billet : le flyer avec les infos du moment déposé en grappe chez le médecin, à la piscine, dans les bars, etc.