Les deux agressions sexuelles présumées imputées à Damien Abad remontant à 2010 et 2011 ont été classées sans suite en 2012 et 2017. Et, à moins d’avoir pu bénéficier de complices, le ministre lourdement handicapé ne peut pas prétendre à un rapport sexuel s’il n’est pas consenti.
Samedi dernier, Élisabeth Borne a assuré ne pas avoir eu connaissance des faits avant la nomination du ministre. Les services de l’Élysée ne pouvaient pas ne pas savoir. C’est donc en conscience que Macron a demandé à Damien Abad d’entrer au gouvernement. Et, évidemment, tout le monde est tombé dans le panneau, réclamant à cors et à cris la démission du violeur présumé. Après avoir laissé les médias et les oppositions se déchaîner, dans un scénario prévu à l’avance, l’ancienne infirmière du ministre au moment des faits qui lui sont reprochés a témoigné de l’impossibilité à réaliser seul des gestes impossibles du fait de son handicap.
Espérons que le piège tendu par Macron et sa clique aux oppositions ne se retourne pas contre nos apprentis-sorciers. Le ministre a de bien drôles de fréquentations, mises en cause dans le projet d’assassinat d’un syndicaliste.
En 2010 et en 2011, Damien Abad n’était rien ou presque. Je ne vois pas comment des femmes ayant subi un viol auraient pu mentir. C’est à la justice désormais de faire la lumière sur cette affaire, en fouillant dans les complicités dont aurait pu bénéficier le ministre au moment des faits.
Le président et sa garde rapprochée en mode brouillage pour occuper le terrain avant les législatives? Et s’il s’agissait tout simplement de la manifestation narcissique d’un mépris pour les gens de peu, un crachat à la face de la morale populaire, de la part d’un individu qui n’a de cesse de vouloir se présenter comme à des années lumières de ceux qui ne sont rien.