Je voulais revoir le film d’Ettore Scola, Une journée particulière, magnifiquement interprété par Sofia Loren et Marcello Mastroianni.
Le pitch
Le 6 mai 1938, Adolf Hitler vient rendre visite à son « ami », Benito Mussolini. Toute la population romaine – ou presque – est dans la rue pour applaudir ces deux grosses ordures. Antonietta, accablée sous le poids des tâches ménagères, décide de rester dans son appartement. C’est une mère de famille de 6 enfants, asservie à son mari volage et accessoirement fasciste. Gabrielle est, quant à lui, un animateur de radio qui a le tort, dans l’Italie mussolinienne, d’être homosexuel, menacé par le régime d’être déporté. Au cours de cette journée « particulière », ils vont se rencontrer et se consoler de toute leur solitude, à défaut de s’aimer, avant que Gabrielle soit envoyé en déportation, le soir-même de leur rencontre.
Des parallèles troublants
Sur la route de Madison est un de mes films fétiches que j’aime voir et revoir. Meryl Streep y interprète une mère de famille d’origine italienne. Son mari et ses deux enfants s’en vont concourir dans une foire à bestiaux pour 4 jours. Fransceca Johnson est, elle aussi, asservie – dans un processus de servitude volontaire et choisie – à ses tâches ménagères, à son mari, à sa vie familiale. Le lendemain, Robert Kincaid un photographe de Washington, échoit dans la ferme des Johnson à la recherche d’un pont couvert, Roseman Bridge. Leur histoire d’amour va pouvoir commencer.
Dans les deux films, les scènes principales vont se dérouler dans la cuisine, Robert épluchant les carottes, Gabrielle moulant le café. L’autre scène qui m’a renvoyé au film d’Ettore Scolla, c’est lorsque Francesca met ses boucles d’oreille pour se faire belle, après avoir proposé à Robert de rester à dîner chez elle le 1er jour de leur rencontre, là où Antionietta troque ses chaussons pour des chaussures du dimanche, après s’être entartinée délicatement de rouge aux lèvres.
Le film réalisé par Clint Eastwood en 1995 est adapté d’un roman de Robert James Waller, écrit en 1992. Je ne l’ai pas lu et je ne sais pas dire si ces ressemblances sont le fait du hasard, de clins d’œil empreints d’admiration d’un cinéaste américain à un de ses homologues italiens ou encore si le romancier s’est inspiré d’un film qu’il aura aimé. L’autre hypothèse, c’est aussi celle d’une sorte de permanence, d’atemporalité et d’universalité conjuguées de nos histoires d’amour et de leur absence de singularité.