La commune dont je suis le Maire a reçu, de l’IBTN Intercommunalité Bernay Terres de Normandie, la gestion du Centre Culturel Multimédia devenu municipal au 1er janvier. Nous avons donc hérité du fonds constitué entre 2007 et 2021 par les bibliothécaires précédentes.
Le désherbage d’une bibliothèque consiste à la rendre plus attractive en privilégiant le renouvellement du fonds, en pilonnant des documents altérés, non lus et trop anciens. Les boîtes à livres, les écoles, les centres de loisirs et les colonnes d’apport volontaire des syndicats de traitement des ordures ménagères sont donc les principaux exutoires au désherbage d’une bibliothèque.
Quels critères ?
Le principal critère est évidemment l’état de l’ouvrage. Les documents passablement jaunis, déchirés, annotés ou tâchés n’ont pas leur place dans les bibliothèques. Dans les boîtes à livres, non plus.
Ensuite, grâce aux liseuses, vous pourrez éliminer de votre fonds les auteurs classiques et leurs ouvrages tombés dans le domaine public. Quel intérêt, en effet, à disposer de la version papier des œuvres de Zola, là où des e-books au format EPUB feraient l’affaire ?
D’autres critères sont à manier avec précaution comme la notoriété de l’auteur au travers des nominations et autres prix littéraires, l’ancienneté de l’ouvrage, le nombre d’emprunts effectués, le format, la rareté de l’édition. Les livres de poche ont-ils leur place dans une bibliothèque ? Je pense pour ma part que nous devons maintenir dans le fonds des auteurs contemporains, qui continuent d’écrire et de produire. Les autres, hélas, seront vite oubliés par des lecteurs assidus recherchant, avant tout, la nouveauté. Pour ce travail, nous disposons de nos SIGB et aussi de l’Outil de Recherche Bibliographique. IOUPI (1), au boulot !
(1) | I = incorrect, contenant une fausse information O = ordinaire, médiocre U = usé, abîmé P = périmé, contenant une information périmée I = inadéquat, par rapport au public |
Orb, c’est le concurrent d’Electre qui vient de se faire taper sur les doigts en justice, pas sûr que ça soit encore utilisable longtemps 😀
Sinon le coup de ne plus avoir les classiques lorsqu’ils sont dans le domaine public, c’est rigolo mais plutôt faux, encore heureux…
Pour le reste, tout est dit et un excellent article sur Slate présentait le même sujet.
@hihi
Pour Electre et ORB, vous voulez parler, je suppose, de cette décision de justice condamnant Decitre Interactive, éditrice de ORB. Depuis, l’éditeur a dû changer de pied, étant donné que le préjudice remonte à 2015.
-> https://actualitte.com/article/106066/droit-justice/electre-et-decitre-les-bases-de-donnees-mises-en-orbite
Pour les livres classiques, je ne vois pas en quoi ce que je dis serait factuellement faux, sauf à ce que la réédition propose une plus-value, un ajout, des commentaires, des illustrations. Si vous pouvez développer…