Depuis lundi, nous sommes dimanche tous les jours. La commune est exsangue de ces bruits du quotidien. Le tapis s’est arrêté. Plus de périscolaire, plus d’école, plus de bus, plus de voitures. Le seul bruit qui transperce le silence assourdissant de nos campagnes est celui des va-et-vient incessants des pulvérisateurs. J’aurais préféré entendre les cris des enfants. Je suis allé faire quelques courses vendredi midi au Neubourg. La ville s’est figée. Pas une âme qui vive, dans ces rues d’habitude si animées ! Et puis, arrivé au parking du Leclerc, j’ai revu la « civilisation », celle des caddies pleins à craquer et des jerricanes. Il paraît que nous serions en guerre.
J’ai reçu un coup de fil vendredi après-midi de la Caisse d’Épargne pour me demander si tout allait bien. Je n’ai aucun problème financier. En lisant Ludovic sur Facebook, j’ai compris que la situation économique va très vite se compliquer dans notre pays. Il est chef d’entreprise et, faute de masques, faute de gel hydro-alcoolique, son entreprise de BTP a cessé toute activité depuis mardi dernier. Le gouvernement n’a pas été à la hauteur. Dès que la crise sanitaire s’est révélée en Chine, il aurait fallu immédiatement fermer les aéroports, rétablir le contrôle aux frontières, limiter drastiquement la circulation des personnes.
Triomphe de la mondialisation…
Nous ne sortirons pas indemnes de cet épisode inédit de la mondialisation triomphante, s’agenouillant une fois de plus, comme en 2008, devant ces vieilles badernes que sont les États-Nations. Comprendrons-nous un jour que la souveraineté n’est pas un mot réservé aux seuls cadres politiques du Rassemblement National ? Mon expérience au sein du PS et d’Europe Écologie, de 2005 à 2010, m’a permis d’observer des personnalités politiques dites de 1er plan. Et, quand je vois l’état de notre système de santé, cette incapacité à anticiper et à fabriquer, je suis renforcé dans l’idée que nos ors de la République abritent un concentré d’incompétence généralisée et de bêtise infinie.
Ce n’est pas nouveau mais ça s’est bien aggravé en un demi-siècle et là encore, la courbe est exponentielle !
Bon courage Denis, amitiés.