Les élections présidentielles n’ont jamais réussi aux écologistes. Et l’absence de personnalités en vue pour celles de 2022 n’augure rien de bon quant à la suite. De ce fait, Yannick Jadot me semble avoir raison d’indiquer qu’il faut désigner un candidat au plus vite, avant janvier 2021.
Trop marqué à gauche, le choix d’Eric Piolle, l’actuel maire de Grenoble, serait totalement suicidaire. Il n’est, en plus, connu de personne, sauf de Darmanin et de Macron qui, en braquant les projecteurs sur sa ville, en ont fait leur candidat préféré. On comprend pourquoi. Le pouvoir actuel n’a plus d’opposition à droite et à gauche. Il faut donc renvoyer l’écologie politique sur sa gauche pour l’y enfermer jusqu’à ce que mort s’en suive.
La gauche politique dans ce pays n’existe plus. La seule force alternative, capable d’aller grignoter sur le centre droit, est l’écologie politique. Demandez à un jeune de vous expliquer ce que seraient la gauche et la droite, pour vous rendre compte qu’à ses yeux, tout cela n’a plus aucun sens. Après les 5 années de présidence Hollande, on ne peut hélas que lui donner entièrement raison.
Qui donc pour incarner une écologie et de gauche et de droite ? Pas simple. Je ne crois pas à la candidature de Cyril Dion. Il n’a strictement aucune expérience politique et, à ce niveau, malgré toutes ses qualités, les Français ne choisiront pas le bizut de service. Nicolas Hulot ? Oui, c’est un bon candidat, une personnalité centrale. Et il n’aura pas été particulièrement abimé par sa participation au gouvernement d’Edouard Philippe. Pour autant, je vois une autre personne bien plus intéressante dans le paysage politique français : il s’agit de Laurence Tubiana. Elle a l’avantage d’avoir une expérience longue comme le bras et son engagement à gauche éviterait que les voix écolos aillent se disperser sur d’autres candidatures. En outre, elle pourrait disposer du soutien de l’ensemble des partis de gauche. En 2022, elle aura 71 ans. C’est peut-être là son seul réel handicap.
2017 nous aura permis de comprendre que les candidats issus des primaires, choisis par des militants et des sympathisants convaincus, à rebours d’une opinion de plus en plus droitière, n’avaient aucune chance de figurer au 2e tour. J’ose croire que les écolos ne referont pas la même erreur qu’en 2012 !
L’écologie politique : voilà ce qui, à coup sûr, nous sépare radicalement !
(Ou, du moins, nous séparerait si j’accordais la moindre importance aux opinions politiques des gens, y compris les miennes…)
@Didier
Ma prise de conscience écolo, en tant que maire, alors que j’avais le nez dans le guidon avec nos problèmes financiers, date de 2018. En 10 ans, nous avons vu la « nature » disparaître de nos campagnes à coup de pelles et de « manitous ». J’ai eu en main, grâce à une fonctionnaire territoriale, des relevés de potabilité catastrophiques de l’eau que nous consommons. Je pense que tout est réversible si nous agissons vite et fort. De toute façon, avons-nous d’autres choix ?
J’aurais préféré que tous les partis s’emparent du constat de nos réalités pour proposer des solutions « écologistes » non partisanes. Hélas, le clientélisme – de gauche et de droite – ne permet pas d’avancer sur ces questions, comme il le faudrait. De toute façon, que reste-il comme solutions politiques aux Français dans le cadre de notre démocratie représentative ? Le RN et les écolos. Voilà où nous en sommes rendus. Macron l’a bien compris et c’est pour cela qu’il tend un pot de miel aux écolos et qu’il durcit le ton sur la sécurité. En même temps. La machine à perdre est En Marche. Jeu de mot !