En France, des atteintes lourdes et répétées à la liberté de la presse

En France, des atteintes lourdes et répétées à la liberté de la presse

J’ai l’impression parfois en lisant les réseaux sociaux d’être revenu dans les années 50-60. La France était en pleine guerre coloniale et les journalistes avaient plutôt intérêt à se tenir à carreau. L’ordre gaullien régnait en maître sur notre pays.

Depuis les Gilets jaunes, les journalistes font l’objet régulièrement de passages à tabac de la part des forces de police. A cela s’ajoute la chasse aux « écolos », devenus de dangereux agitateurs. En juin 2020, Alexandre-Reza Kokabi avait eu droit à quelques heures de garde à vue pour avoir accompagné des manifestants sur la piste de l’aéroport d’Orly. En octobre 2020, Justine Guitton-Boussion et Mannone Cadoret se prennent une prune pour avoir couvert une action d’écologistes à l’aéroport de Roissy. Le 10 novembre 2021, Grégoire Souchay, journaliste pigiste chez Reporterre, est accusé par les gendarmes d’avoir dégradé des sachets de semence dans l’entreprise RAGT, alors qu’il n’a fait que son boulot d’observateur et de journaliste.

L’Etat, juge et partie contre les journalistes

Le 16 septembre 2022, Altice et Drahi demandent à la justice de censurer trois articles parus dans Reflets, sur la base de la violation du secret des affaires. La revue est condamnée en 1ère instance, avant que la cour d’appel finisse par donner raison aux journalistes.

Le pire vient hélas de se produire avec la garde à vue d’Ariane Lavrilleux et la perquisition à son domicile des documents ayant établi la complicité des autorités françaises dans la répression sanglante à laquelle s’est adonnée la junte égyptienne en 2016. La justice française l’a mise en examen pour, je cite, « compromission du secret de la défense nationale et révélation d’information pouvant conduire à identifier un agent protégé« .

Sale temps pour les journalistes dans ce pays : la France, grand pays des droits de la larme à l’oeil, vient d’être rétrogradée à la 24e position du classement  de RSF.

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1 reply on “ En France, des atteintes lourdes et répétées à la liberté de la presse ”
  1. Si la presse a globalement défendu Julian Assange, j’ai souvent eu le sentiment qu’elle le faisait beaucoup trop mollement. Quelques tribunes par-ci par-là ; rien de bien inquiétant pour le(s) pouvoir(s). Or, un État qui se sent menacé (à tort ou à raison) est par nature boulimique. Vous le laisser vous mordiller un doigt, il finit toujours par vous arracher le bras.

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