Cher Fabrice,
J’ai une profonde admiration pour vous en tant qu’acteur, en tant que conteur. Je vous ai entendu, ce soir, dire que vous seriez « légitimiste« . Vous qui avez le sens des mots, comment pouvez-vous ignorer l’œuvre de René Rémond et son ouvrage de référence sur les 3 droites ? Comment un homme qui a lu les meilleurs d’entre nous peut-il dans ce moment singulier que nous traversons oser parler de légitimisme ? Légitimiste comme cette ordure talentueuse de Louis-Ferdinand Céline ?
Vous auriez donc choisi de vous ranger sous la coupe de notre nouveau petit Maréchal, qui a décidé de mettre au pas la société française à l’aide de Préfets aux ordres. Je ne peux pas le croire. Ignorant de nos vies, cet homme-enfant – ce fossoyeur sans enfant – a fait le choix de la mort d’une grande partie de ce que nous sommes. Vous savez, la France des petits commerçants, des libraires, des associations sportives et culturelles, de notre ruralité. La France éternelle que décrivait Braudel en son temps.
J’attendais de vous, ce soir, des mots de révolte vis à vis de ces hommes qui tentent de nous mettre au pas, qui testent la résilience d’un peuple servile. J’attendais de vous entendre. Et vous vous êtes couché, lâche, devant un pouvoir incompétent, solitaire, dépassé, acculé. Ce soir, Fabrice, vous étiez juste un être de rien, sans histoire, sans culture, sans mémoire, une étoile filante.
J’attends maintenant de vous entendre, à l’image de tous ces artistes silencieux, dont nous aimerions nous souvenir du timbre de voix, quand il s’agit de défendre la culture, le cinéma, nos associations plutôt que cet ordre sanitaire.
Denis.
Ceux qui vont mourir le saluent avec hauteur, s’ils sont encore ou redevenus conscients et éveillés à la Loi légitime unique. Notre mortalité innée.