Comme vous le savez peut-être, je suis devenu maire de ma commune de Saint-Eloi-de-Fourques, peuplée de 540 habitants. Très vite après avoir été élu, j’ai créé un site ainsi qu’une page Facebook relayant les contenus publiés sur le site ! Dans l’année, le nombre de pages consultées culmine à 45000. Concernant Facebook, les meilleures publications – celles qui concernent les écoles – ont une portée de 600-700 personnes et une petite vingtaine de commentaires, partages ou réactions.
Récemment, j’ai publié une information communiquée par la gendarmerie sur un véhicule roumain directement associé à plusieurs cambriolages sur notre secteur. La publication a touché 48400 personnes et 9800 d’entre elles ont cliqué sur le contenu. Alors que nous vivons dans un secteur très calme, nos populations majoritairement issues de la banlieue rouennaise sont restées très sensibles aux questions de sécurité.
Un de mes amis, maire d’une commune voisine, a longuement hésité avant de créer sa page Facebook. Il avait peur des réseaux sociaux, des commentaires. Bien sûr, il peut y avoir, y compris dans nos petites communes, de très mauvais coucheurs qui vous accablent de leurs propres égarements. J’ai été menacé de mort deux fois depuis 2014.
Facebook est un moyen de toucher une population que nous voyons plus dans nos manifestations municipales, aux vœux, aux commémorations. Le réseau social de Mark Zuckerberg permet de maintenir des liens distendus par l’égotisme généralisé qui a envahi notre société. C’est un vrai paradoxe. Il nous permet d’entretenir l’idée de l’existence d’une chose publique. Le seul souci – et il est de taille – concerne les personnes âgées qui ont loupé la marche numérique. Depuis 2014, nous n’avons publié qu’un seul bulletin municipal. Le numérique nous rend fainéant. ;+)