Le 19 janvier, le COR aux pieds

Le 19 janvier, le COR au pied

25% des travailleurs dits pauvres meurent avant l’âge de 65 ans. Pour faire court, les pauvres paient les retraites des plus aisés qui auront certes démarré leur carrière professionnelle plus tard.

Malgré le fait que j’ai commencé de travailler en centre de loisirs à l’âge de 17 ans, je n’ai jamais eu de trimestres entiers avant l’âge de 25 ans, après 4 années de fac, 2 années de service civil et 1 année de formation continue. Je n’ai jamais chômé ! Je ne suis pas à plaindre. Je n’ai pas un métier pénible, même si les concours de pets de stagiaires formés cet été ont fortement contribué à faire augmenter ma tension nerveuse. Pour autant, quand je rentre le soir ou quand je reviens de Brest, Niort, Rennes, Strasbourg, Toulouse, etc, je vous avoue du haut de mes 59 années bientôt quelques signes de fatigue. Je suis en bonne santé. Et malgré un léger embonpoint, je n’ai ni tension, ni cholestérol, ni diabète.

J’écoutais Olivier Besancenot ce soir sur BFMTV. Il parlait juste, rappelant qu’en 11 années, nous allions nous prendre 12 trimestres de cotisations supplémentaires pour une retraite à taux plein, sans rapport avec la progression de notre espérance de vie. Un grand merci au passage à tous ces hollando-macronistes qui nous président depuis 2012 ! Pour ce qui me concerne, je devrais attendre 67 ans. L’espérance de vie en bonne santé dans ce pays est de 65 ans.

Quel est aujourd’hui notre rapport au travail ? La plupart des emplois que les gens exercent aujourd’hui sont des boulots de merde, des bullshit jobs comme disent nos amis brexiteurs. Je vois et j’entends de plus en plus de souffrance au travail du fait d’une absence de considération et surtout d’un manque de sens. Alors que certains évoquaient la fin du taylorisme, la robotisation et l’informatisation ont encore davantage archipellisé le travail. Clairement, travailler n’a jamais été une fin en soi, sauf s’il vous permet de vous autonomiser davantage afin de dégager du temps de cerveau disponible pour regarder les séries sur Netflix.

L’une des avancées – certains parlent de régression – du capitalisme est d’avoir divisé le temps en deux : le travail d’un côté ; les loisirs de l’autre. Évidemment, pour le travailleur non salarié que je suis, mon temps est indivisible. Mon domicile est aussi mon lieu de travail. Et c’est d’ailleurs le cas de beaucoup de salariés devenus télétravailleurs à l’occasion de la crise sanitaire. Ce qui peut être considéré comme une avancée est sans doute une régression. Ou bien le contraire.

Les cadres politiques de la NUPES se sont réunis hier soir. Ils ont appelé à rejoindre les syndicats à l’occasion de la 1ère manifestation du 19 janvier. En tant qu’électeur de gauche, j’irai bien évidemment défiler aux côtés des salariés et des dirigeants syndicaux et politiques de ce pays. Reculer l’âge de la retraite à 64 ans revient à instituer une euthanasie sociale collective qui fera faire de substantielles économies. La France n’est pas la seule dans ce cas à avoir allongé la durée de cotisation. La différence sans doute est qu’en France, cette proposition de loi est assortie d’une mesure pour réduire les indemnités chômage, en poussant un maximum de personnes vers le RSA. Les patrons sont aux anges : annonce du vidage des caisses pour les accidents du travail et pas un euro de cotisation en plus  en faveur des retraités et des chômeurs, qui viendront se gonfler des contingents de séniors grassement payés de plus en plus nombreux. Cette réforme – parlons plutôt de régression – est profondément injuste. Elle fait porter tout l’effort sur les seuls salariés et les indépendants, dans une moindre mesure sur les artisans et les commerçants.

Je regardais la composition du COR, ce Conseil d’Orientation des Retraites : 2 FO, le syndicat qu’il vous faut ; 2 cégétistes qui sentent la merguez ; 1 FSU ; une femme socialo et une EELV ; 6 « experts » ; 10 haut-fonctionnaires ; 11 syndicalistes de la tribu des Tout Mous ; 6 représentants de l’extrême-centre et la de droite. Je réquépépète depuis le bédut : 7 représentants de gauche ; 33 sans doute venant d’ici et surtout d’ailleurs. Aucun LFI. Aucun RN. Encore, une belle illustration de cette démocratie française au service des dominants, toujours aussi peu représentative de la sociologie politique de notre pays et de ses habitants !

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