Hier soir, je ne m’attendais certes pas au discours d’un roi. Le léger zozotement de notre Président n’a rien à voir avec le bégaiement du roi Georges VI. Et, les circonstances ne sont pas les mêmes. Le Covid-19 n’a pas la même létalité que les armes de guerre des puissances de l’Axe.
Où en sommes-nous aujourd’hui ? Près de 120000 morts dans le monde entier pour des personnes souffrant le plus souvent de pathologies multiples et, donc, sans savoir s’ils sont réellement morts du Covid-19. Je pense notamment aux personnes des EHPAD. Pour rappel, la grippe espagnole a fait entre 20 et 100 millions de morts en 1918, alors que la terre comprenait à peine 2 milliards d’habitants. Le gouvernement a fait le choix, un peu tard, de nous confiner. Et nous en sommes aujourd’hui en France à 15000 morts, aux portes du triste bilan de l’Espagne et de l’Italie. En fait, nous n’avions pas le choix dans un 1er temps et la stratégie de confinement était la seule à mettre en œuvre, compte tenu du dézingage de notre système de santé sous les coups de boutoir des Présidents Sarkozy, Hollande et Macron. Il faut aussi et surtout parler de l’imprévoyance des autorités de santé : pas de gel, pas de masque, pas de gants, pas de sur-blouses, pas de tests, pas de médicaments.
Maintenant, notre Président propose, sur recommandation d’un comité « scientifique » de prolonger le confinement d’un mois. C’est ce même comité Théodule qui lui expliquait de maintenir le 1er tour des élections pour ne pas heurter les populations attachées à la démocratie. En ce moment, les banlieues de Grigny dans l’Essonne et d’Évreux dans l’Eure organisent l’accueil des pompiers et des policiers à coup de mortiers d’artifice. Pour l’instant, ils n’ont pas encore dégainé leurs AK-47. Ça ne saurait tarder !
Ce confinement n’a plus aucun sens. Si nous restons confinés, dès que nous sortirons, sachant que nous ne sommes pas immunisés, la 2e vague sera terrible. Il aurait fallu commencer à déconfiner progressivement dès lundi prochain les populations les moins fragiles, en pratiquant si possible une vague de tests sérologiques de grande ampleur. Si le virus, comme on nous le dit, incube 14 jours, alors, au bout d’un mois, à quoi cela peut-il servir de rester confiner ? Les seules personnes à confiner aujourd’hui sont celles qui sont fragiles, en évitant de les exposer, comme l’ont fait les autorités françaises sanitaires imprévoyantes, à des personnels soignants en manque de gel et de masques.
Hier soir, j’ai cru comprendre que notre Président demandait aux maires de fournir leur population en masques. Où ça ? A la pharmacie de Brionne ? Du Neubourg ? Avec quel argent ? Celui de nos communes ? Pendant combien de temps ? A raison de 2 masques par jours, pour la commune de Saint-Eloi-de-Fourques, cela représente 540x2x30, soit 32400 masques pour un mois. Sur Amazon où je ne peux rien commander faute de disposer d’une carte bleue par interdiction de la perception, il m’en coûterait la bagatelle de 14580 euros dans la meilleure des hypothèses. La capacité à investir de la commune est de 35000 euros chaque année !
Depuis la 2e semaine de confinement, toutes mes formations ont été annulées, alors que nous disposons pourtant des moyens de les réaliser à distance. Les entreprises ont tout gelé. Le PIB devrait reculer au minimum de 15% sur l’ensemble de l’année. Comme le disait hier Douste-Blazy, c’est la 1ère fois dans l’histoire de l’humanité que nous faisons le choix d’arrêter l’activité humaine pour une pandémie. Concernant l’Europe, la BCE va fournir les liquidités aux banques privées pour permettre aux États de s’endetter toujours plus. Et, comme il est hors de question pour les Allemands de nous faire cadeau de cette dette, ce sont nos populations qui devront cracher au bassinet, tout en continuant de s’endetter pour acheter de la voiture allemande.
Nous avons entendu hier soir le porte-parole d’une technostructure sans tête, incapable de la moindre anticipation. Ce n’était pas là le discours d’un Président. J’attendais de la rationalité. Pas de la fausse compassion sirupeuse. Et, tiens au fait, qu’en a-t-il à faire ce Président que l’oncle d’Olivier soit décédé du Covid-19 ? Notre Président fait le choix de se coller à la parole de tous ces chefs de service, ces techniciens, ces hauts-fonctionnaires, de toute cette technostructure qui, en temps ordinaire, vomissent l’hôpital public, les infirmières et les aides-soignants.