Hier, avec Stéphane, conseiller municipal, nous avons retiré 300 kilos de déchets ménagers, amassés dans une décharge sauvage située sur la commune de la Malleville-sur-le-Bec. Le 23 septembre, j’avais demandé lors de l’assemblée plénière du SDOMODE à ce que ces déchets soient enlevés. Et comme tout le monde – département, Interco, commune et SDOMODE – s’est gentiment renvoyé la balle, j’ai décidé vendredi à 10 h 00, en présence de la correspondante du Paris-Normandie, d’enlever tous ces immondices et de les emmener à la déchèterie de Malleville-sur-le-Bec. Une occasion supplémentaire de me mettre en scène, comme me l’a reproché le vice-Président de l’Interco ? Pauvre sire. Le directeur du SDOMODE avait prévenu ses agents de notre « visite » et je regrette juste l’absence de tapis rouge pour l’occasion. Fin de l’épisode.
Depuis juin, j’ai fait de la question des déchets un des axes de mon action municipale. Le tri sélectif n’était fait ni au secrétariat de Mairie, ni à la salle d’activités, ni au centre de loisirs, ni à la cantine, ni à l’école. La moindre des choses est que nous – les collectivités locales et territoriales – soyons exemplaires en matière sur cette question. Comment exiger de nos habitants ce que nous ne sommes pas foutus de faire nous-mêmes ? Or, après avoir imposé le tri sélectif à la cantine, les personnels nous ont alertés des quantités d’aliments qu’ils étaient contraints de jeter à la poubelle. Comprenez bien. C’est plus simple de jeter une barquette de brandade de morue non déballée que de l’ouvrir et d’en vider le contenu à la poubelle. Lundi, ce sont 40 parts de cette brandade qui sont allées directement à la poubelle pour 90 enfants présents. Mardi, 36 parts de carottes coupée en rondelle et 35 yaourts arrivés à la date de péremption. Les restes laissés dans les assiettes des enfants vont dans les gamelles des chats et des chiens et aux poules des personnels, quand ce ne sont pas les barquettes elles-mêmes.
La semaine précédente, alerté par le personnel de cantine et par mon 1er adjoint, j’avais pris l’initiative de contacter 2 familles et 1 personne pour qu’elles viennent récupérer les produits non consommés. J’ai commis l’erreur de ne pas en référer à la Présidente du SIVOS. Et elle a demandé à ce qu’il soit mis un terme à cette initiative. Les idées sont toujours mauvaises quand elles viennent des autres ! Du coup, les femmes de cantines remettent le contenu des parts non consommées directement aux encombrants, les barquettes en alu vidées de leur contenu allant aux poubelles jaunes.
Que faire ?
Donner à une association, impossible. Il faudrait que nous groupions les restes en les congelant. Or, de nombreux produits, avant qu’ils n’arrivent à la cantine, se trouvaient congelés. La 2e piste, c’est d’arrêter de mettre le pain sur la table dès le début du repas. Les enfants, en se gavant de mie et d’eau, se remplissent l’estomac avant d’avoir mangé. Effet garantie : 28 mousses au chocolat sur les bras lundi de cette semaine. 3e piste : le périscolaire pour évacuer les compotes, les yaourts et le pain excédentaires. Pour autant, servir de la brandade de morue au goûter des enfants, alors qu’ils n’en ont pas voulu le midi, ne semble pas être une perspective d’avenir. L’autre solution, c’est de mieux choisir les repas proposés. Aujourd’hui, comme hier, les personnes chargées d’élaborer les repas n’ont pas d’enfants en bas âge. Il n’y a par ailleurs aucun indicateur de mesure de ce gaspillage alimentaire mis en œuvre. Il nous est donc impossible de savoir ! Tout est fait au doigt mouillé.
Face à ce problème à facteurs multiples, je proposerai, mardi, 5 pistes :
- confier aux représentants des parents d’élève le soin d’élaborer les menus ;
- mettre le pain en milieu du repas ;
- donner l’excédent au périscolaire – pour ce qui est des compotes, gâteaux, yaourts, fruits et du pain – et aux familles – pour les plats et le fromage – qui, dans la période que nous traversons, auront besoin d’un coup de pouce ;
- interdire le stationnement des voitures du personnel, à la porte de la cantine ;
- construire les indicateurs de la mesure du gaspillage alimentaire.
En tirant la ficelle, c’est tout le vêtement qui est en train de se détricoter.
1. est une bonne idée démocratiquement parlant mais connaissant certains parents, ca risque d’être poisson pané et fraise Tagada tous les jours. À tenter. Les autres propositions sont du bon sens, faciles à mettre en œuvre sans un kopeck ou presque (juste le prix d’une infusion de camomille pour la dame du SIVOS). Autres pistes : chez nous, les enfants ne peuvent pas rapporter à la maison leur fruit non consommé à la cantine. C’est aberrant. Assouplir les règles : consommer un yogourt quelques jours après la date ne présente aucun risque (mais vu la période que nous traversons mal, c’est un coup à ce faire traiter de complotiste rassuriste…).
Comment font d’autres communes en France de taille égale ?
Doit y avoir des solutions car financièrement c’est aussi un souci j’imagine.