Hier, malgré l’absence de quorum au Conseil municipal, nous avons débattu et la discussion était extrêmement houleuse. Dès les 1ers mots de Pascal, représentant d’une association qui agit sur notre territoire, invité par mes soins au Conseil, Jean-Claude s’est cabré. Il a cru, du fait d’éléments de langage utilisés assez convenus comme le lien social, que Pascal nous « vendait » du rêve. Il a critiqué cet argent public mal utilisé, donné aux associations, alors que l’hôpital, l’éducation et tant d’autres services se portaient mal. Ce n’était pas le Conseil municipal qui allait répondre à ces problèmes. Et puis, il était agacé hier soir par ses traînées de condensation laissées dans le ciel par les avions qui eurent, chez lui, l’effet d’une traînée de poudre.
J’ai eu beau lui expliquer que, dans ce grand mercato à la subvention publique, nos communes rurales étaient loin de tirer leur épingle du jeu. Rien n’y faisait jusqu’à ce que la doctrine du Conseil s’est quelque peu précisée. Il faut subventionner les associations en prise directe avec le territoire : l’association des parents d’élèves et les P’tits Loups de nos campagnes pour le parascolaire, le Club des sans souci et le Comité des fêtes, Tic-Tac qui oeuvrent dans des registres différents pour une population plus mûre. J’ai rappelé que, à l’image de nombreux villages, le Comité des fêtes était aussi le vivier de notre opposition et que je ne voulais pas me retrouver encore dans un face à face mortifère pour notre village aux prochaines élections. En multipliant les partenaires, nous varions l’offre d’animations à destination de publics différents, notamment de pré-ados auxquels l’association de Pascal s’adresse tout particulièrement. Et pas seulement d’ailleurs.
J’ai également expliqué que je détestais les repas dansants. Cela ne m’empêche pas d’y participer et de voter les subventions pour les associations organisatrices de ce genre de manifestations. Dans le débat d’hier soir, il y avait finalement l’expression de deux points de vue et la synthèse n’était pas facile à faire. Nous sommes parvenus à une sorte de consensus. Après avoir expliqué en quoi, très concrètement, l’association de Pascal était importante pour notre territoire, nous avons décidé de lui attribuer 800 euros de subvention. J’en avais proposé 1000. J’ai tenu à préciser que, bien que membre du CA de cette association comme d’autres collègues maires et donc interdit de participer au vote, je n’ai aucun lien et intérêt personnel avec les autres administrateurs et les salariés. Je n’y ai aucun ami.
Les éléments de langage ne suffisent pas toujours à provoquer l’adhésion d’un Conseil municipal. La commune de Saint-Eloi-de-Fourques, dans la perspective du transfert du périscolaire et du centre de loisirs, risque de connaître des changements importants. Nous aurons de nouveaux leviers. Mais, sans les associations, nous sommes voués à nous occuper de l’enfouissement des réseaux et de l’assainissement en traverse. Sombre perspective à laquelle je ne me résoudrai jamais ! L’associatif est une nécessité absolue si nos villages veulent vivre. Encore, faut-il s’intéresser à ce qu’il s’y passe et être présents aux manifestations que nous organisons avec tout le tissu associatif. Nous crevons de l’atomisation individualiste de la société.
2