Liste électorale

Depuis la mise en place du Répertoire Électoral Unique le 1er janvier 2019, il n’y a plus aucune possibilité dans notre pays de faire voter les morts ou plusieurs fois des électeurs à des endroits différents du territoire. Cela changera-t-il le résultat de la Présidentielle pour autant ? L’inscription est aujourd’hui complètement dématérialisée : les électeurs peuvent s’inscrire par eux-mêmes sur un portail qui leur est dédié, en fournissant carte d’identité et facture de moins de trois mois attestant de leur lieu de résidence, à l’exception notoire d’une facture de téléphone mobile. Pour autant, 5% des Français en âge de voter font le choix de ne pas s’inscrire sur les listes électorales. Comment les accabler quand on voit comment nos politiques se sont essuyés les pieds sur le résultat du référendum de 2005 ?

Cette année, en comptant les jeunes venant à prendre 18 ans, nous avons eu de très nombreuses inscriptions, près d’une soixantaine au total, pour un nombre total de 360 électeurs environ. Et j’ai continué à radier une vingtaine de personnes qui, pour certaines d’entre elles, se maintenaient artificiellement sur les listes, souvent pour que leur « clan » pèse aux élections municipales au travers des votes par procuration. En 2014 et en 2020, certaines personnes de ma liste sont passées de justesse et le maintien des enfants des personnes d’opposition sur les listes a pu modifier très significativement le scrutin, quand seules 1 à 5 voix vous séparent du 1er de la liste opposée. C’est évidemment très injuste de truquer à ce point le résultat d’une élection.

Ma femme, qui va prendre 48 ans, est toujours inscrite dans la commune où vivent ses parents. Or, l’équipe municipale de l’autre commune – le Bec-Hellouin pour ne pas la citer – sait pertinemment qu’elle réside à Saint-Eloi-de-Fourques. Ma femme ne s’est pas, non plus, donné la peine de demander sa radiation et de s’inscrire sur les listes du village où elle habite depuis 2014.

Le rôle du Maire est donc de veiller à ce que la liste électorale colle au plus près à la réalité des mouvements de population de sa commune. Dans nos villages, son action est contrôlée par une commission de 3 membres désignés par le Préfet, le Procureur de la République et le Maire… sur proposition du Maire. Elle n’a hélas pas sa connaissance du terrain. Les seuls éléments pour évaluer qu’une personne est bien résidente sont la liste des rôles (les gens qui paient les impôts locaux), les procurations des élections précédentes et le retour des cartes électorales lors de leur distribution par la Poste. C’est à partir de ces éléments seulement que nous pouvons procéder à des radiations.

Malgré tout, il reste des personnes inscrites qui n’habitent plus nos communes. J’ai eu le cas d’un « jeune » que j’avais radié et que le juge de Grande Instance de Bernay m’a demandé de réintégrer sur la liste électorale le jour du vote. Je l’avais radié après lui avoir envoyé un courrier, sans qu’il soit en recommandé avec accusé de réception. Il y avait là un vice de forme et une erreur de ma part. Sa demande était donc parfaitement légitime. Et puis, il y a le cas des résidences secondaires. La manière dont vous gérez – ou pas – vos listes électorales peut influencer le résultat d’une élection municipale, départementale ou législative, voire régionale. Ni les Européennes, ni la Présidentielle.

 
1 reply on “ Liste électorale ”
  1. Dans le pays où je résidais avant, une simple case à cocher sur le formulaire d’imposition suffisait chaque année pour s’inscrire ou confirmer son inscription sur les listes électorales. Ici, je me suis inscrit en décembre avec moult justificatifs sur les listes du village où je réside depuis maintenant 3/4 ans et je n’ai aucune nouvelle à quelques jours de l’élection. L’administration française, aussi muette que léthargique est exaspérante au plus au point.

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