Je n’ai nulle intention d’évoquer aujourd’hui nos habituelles ordures politiques. Non, je veux vous parler de ma passion nouvelle pour les ordures ménagères.
Elle a commencé en mars 2020, alors que le confinement nous laissait du temps de cerveau disponible, selon l’expression consacrée. Désœuvré, je me suis attelé tout d’abord à rappeler aux habitants par divers affichages au niveau de la plate-forme de tri du village les règles en matière de non respect des consignes de tri sélectif. Mon action s’est ensuite poursuivie au niveau de la mairie, du cimetière, de notre salle d’activités et de notre cimetière avec un succès plutôt relatif. Je persévère.
Hier matin, nous étions avec mon 1er adjoint au centre de traitement des déchets issus de nos poubelles jaunes, avec lequel munis de gants, nous avons procédé à la caractérisation. Cette opération consiste à déterminer, par échantillonnage, la part des refus de tri, c’est-à-dire des déchets qui, in fine, ne seront jamais recyclés. Nos poubelles jaunes sont censées recueillir nos barquettes, bouteilles, emballages et films plastiques ainsi que nos boîtes de conserves et autres cannettes. Quand le camion de l’entreprise Mauffrey a déversé son chargement, c’est un tout autre spectacle auquel nous avons assisté. Bouteilles de verres, sacs noirs d’ordures ménagères, déchets médicaux, tissus, tuyaux et de très volumineux objets plastiques en tout genre… étaient là face à nous.
Bref, les refus de tri représentaient 37% de la benne de 8.5 tonnes. Autrement dit, 3.1 tonnes seront acheminées par barge vers l’incinérateur. On n’a pas le cul sorti des ronces.