Si mon prédécesseur à la Mairie de Saint-Eloi-de-Fourques avait donné son parrainage à Bayrou en 2012 ( et c’était son droit le plus strict), je reste pour ma part invariant sur le sujet. Je n’ai pas été élu en 2014, réélu en 2020 à la tête d’une commune de 570 habitants pour mes idées politiques. La majorité des électeurs de Saint-Eloi votent aujourd’hui à droite et à l’extrême-droite. Ils votent comme ils l’entendent. Je ne vois pas en quoi, par conséquent, j’irais donner ma signature à Jadot qui sera très probablement le candidat pour lequel je voterais sans conviction. Il n’a pas besoin de moi pour avoir ses signatures.
Compagnons de route dans les manifestations contre le pass sanitaire, j’ai été approché par les Patriotes de Philippot. Je les remercie très sincèrement de leur engagement, de leur militantisme, de leur bonne humeur. Pour autant, malgré toute ma réelle sympathie, je ne pourrai jamais donner ma signature à un homme de gauche à l’origine qui a trahi ses idéaux républicains en allant au Front National. Philippot est devenu un homme de droite extrême et, clairement, nous ne sommes pas dans le même camp.
Hier en fin de matinée, j’ai reçu les deux représentants d’Anasse Kazib, un candidat de Révolution Permanente, un mouvement trotskiste proche des Gilets jaunes. C’est le genre d’individus dont on apprend l’existence tous les 5 ans. Hormis mon aversion très personnelle envers les extrêmes, je leur ai expliqué que la gauche avait perdu la bataille culturelle, parce qu’elle avait abandonné le militantisme associatif au profit des institutions et de la corruption, de l’affairisme et du clientélisme. Il faut se souvenir de la manière dont la gauche est arrivée au pouvoir en 1981. Il faut se souvenir du socialisme municipal de Hubert Dubedout, ancien maire de Grenoble. Ce n’est pas la politique qui change la société. C’est bien la société qui change la politique. Alors, si vous voulez agir, camarades, retournez là où vous auriez dû être et ne perdez pas votre temps à vous présenter à une élection en grande partie jouée d’avance, où vous aurez peine à atteindre les 2%, par vent dans le dos.