Nous subissons depuis 2008 les ravages de la conversion de nos herbages en champs de grande culture. Nos paysages sont devenus des déserts, sans arbres, sans oiseaux, sans insectes, sans fleurs. C’est un carnage ! Depuis le 1er janvier 2019, dans l’Eure, les maires n’ont même plus leur mot à dire sur la transformation des prairies en cultures. Un grand merci à la préfecture et au Préfet pour leur perspicacité ! Cette transformation a eu deux conséquences majeures que personne n’a su anticiper. A chaque orage, de nombreuses maisons dans nos communes sont inondées par toute cette eau qui dégueule des champs. Plus de zones enherbées, plus de haies, plus de fossés. Conséquence du ruissellement : l’eau des points de captage est aujourd’hui souillée par les nitrates et aussi par les pesticides de synthèse dont la consommation explose, selon les données fournies par le BNVD. De 2008 à 2018, dans le département de l’Eure, la vente des pesticides a augmenté, tous produits confondus, de 93.3%, alors que le plan EcoPhyto du Grenelle de l’environnement de 2007 avait fixé l’objectif à -50%. Les consultants phytos du GRCETA auront été d’une efficacité redoutable. Et contrairement aux boniments de la FNSEA, la consommation de cuivre, due à l’agriculture bio, a chuté de 2.78% pour le département de l’Eure. Pour le soufre, la hausse se situe +41.4%, soit deux fois moins que l’ensemble des produits. Côté tonnage, les chiffres sont accablants :
2008 | 2018 | |
Total pesticides | 793.94 t | 1534.88 t |
dont cuivre | 2.22 t | 2.16 t |
dont soufre | 8.75 t | 12.37 t |
Des voyous !
Les habitants n’en peuvent plus de ces agriculteurs irrespectueux, qui les aspergent de glyphosate pour faire du maïs, jusqu’à dans leur propriété, malgré l’obligation de respecter une ZNT de 5 mètres dont ils se fichent éperdument. Pour les cultures d’hiver, il faudra attendre le 1er juillet. Nos habitants n’en peuvent plus d’avoir toutes ces brumes de pesticides que leur envoient les pulvés le dimanche midi et après-midi, qui les contraignent de se cloîtrer dans leurs maisons attentant à leurs libertés fondamentales, alors qu’ils étaient en train de faire un barbecue en famille. Ils en ont marre de se faire brûler leurs arbres, leurs arbustes, leurs jardins par des voyous. Oui, il faut bien, en la circonstance, parler de voyous, dont le seul moteur est de gagner quelques mètres carrés au détriment des autres. Nous n’en pouvons plus de cette agriculture aux pratiques irrespectueuses des habitants de nos territoires et de nos écosystèmes. Et que dire encore de ces agriculteurs qui continuent de fournir en produits interdits des particuliers pour qu’ils puissent brûler en totale illégalité et impunité la bande de terre du domaine public séparant leur limite de propriété de la chaussée revêtue ! Faut-il évoquer le non respect de l’arrêté fossé, instituant une ZNT de 1 mètre ? Le temps du dialogue, face à de tels voyous et de tels agissements, est désormais révolu.
Petite participation artistique à votre article : j’ai réalisé une série de dessins aux crayons de couleur évoquant, par une suite d’abeilles mortes, la pollution par les substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.html