Mélenchon, la machine à perdre pour 2022 ?

Mélenchon, la machine à perdre pour 2022 ?

Jean-Luc Mélenchon est un homme talentueux en matière oratoire. Il l’a montré en se présentant aux élections présidentielles de 2012, puis de 2017.

Il a demandé aux militants de la France Insoumise de se prononcer sur sa candidature pour 2022. Après sa saillie contre la police lors de la perquisition du siège de son parti en 2018, après celle mettant sur le même plan Valeurs actuelles et Charlie Hebdo, il a fini par lasser quelques uns de ses supporters. Les derniers sondages le donnent à 15%. C’est bien plus qu’en 2015 où il faisait 8%, à la même période par rapport à l’élection de 2017. Lui, comme d’autres à gauche sont donnés absents du 2e tour dans tous les cas de figure. Et c’est bien là le problème des candidats de gauche putatifs : aucun d’entre eux – Jadot, Piolle, Cazeneuve, Faure, Hidalgo, Taubira, Brossat – ne parvient à faire mieux. Et, même si elle se réunissait, de l’extrême-gauche au Parti Socialiste en passant par les Verts, la gauche – ou ce qu’il en reste – ne serait même pas sûr d’atteindre les 25% nécessaires ! Seule la candidature d’Arnaud Montebourg, pour l’instant, n’a pas été testée par les instituts de sondage.

Dans l’hypothèse où il se présenterait et où il parviendrait à se hisser au 2e tour, Jean-Luc Mélenchon serait balayé de toute façon par Emmanuel Macron, récupérant au passage l’immense majorité des voix de la gauche dite libérale. Il lui faudrait ensuite une majorité à l’Assemblée législative et, là, ce serait encore une histoire encore bien plus compliquée. Le chef des insoumis n’a jamais particulièrement brillé en économie et son absence totale d’expérience dans le monde de l’entreprise le discrédite aux yeux d’une majorité d’électeurs français, au même titre que Marine Le Pen. Il est impossible de construire une campagne sur le seul projet de VIe République, dont les Français se moquent, à tort ou à raison. En août 2022, il prendra 71 ans. Aura-t-il encore l’énergie nécessaire que requiert l’animation d’une campagne de plusieurs mois ?

NB J’avais fait un billet sur l’hypothétique candidature de Jean-Luc Mélenchon le 20 mai 2020. J’en tirais alors les mêmes conclusion.

 

 
7 replies on “ Mélenchon, la machine à perdre pour 2022 ? ”
  1. Tout le monde ne se moque pas d’une 6ème république. Personnellement je trouve même que c’est la seule chose qui compte.

    1. @Thomas

      Il faut être lucide et pragmatique : les Français sont très attachés à la Ve République. Et nous exprimons un point de vue souvent très minoritaire. ;+)

  2. Fine analyse politique, as usual.
    Contrairement à Macron, y’a un programme derrière Mélenchon.
    Après, à savoir si les gens votent pour Macron ou un programme potable…

  3. M. Montebourg comme M. Mélenchon, avaient, ou ont encore, un projet pour une 6ème république.
    Il manque à M. Montebourg, un programme. « L’avenir en commun » de LFI en était un ; j’y adhère encore.
    J’ai rêvé, un temps, que les deux fassent cause commune, ils auraient fait un carton ; il n’est peut-être pas trop tard.

  4. @cd

    Macron a choisi ses adversaires : MLP, pour qu’elle soit présente au 2e tour ; Mélenchon pour qu’un candidat issu de la gauche de gouvernement n’ait aucune chance de passer le 1er.

    @philgra

    Vu le bordel idéologique dans ce mouvement réconciliant des irréconciliables, je ne vois comment LFI peut avoir un programme cohérent.

    1. Le programme, l’était cohérent, et même ambitieux.
      Si tu connais un seul mouvement ou parti où ce n’est pas le bordel, dis mois lequel, je m’y inscrit tout de suite.

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