Nathalie, ma préférence à moi

Nathalie, ma préférence à moi

Nathalie, c’est le prénom de ma sœur. C’est aussi le prénom de l’une des 1ères femmes que j’ai aimée. Et pour l’occasion, c’est le prénom d’une militante de Bernay avec laquelle je partage beaucoup de valeurs. En fait, à l’exception de ma sœur, j’ai toujours eu beaucoup de sympathie pour les Nathalie.

Samedi après-midi, je me suis rendu au forum des associations de Bernay et nous avons discuté, avec Nathalie, de déchets, d’économie circulaire. Militante radicale, elle voudrait un monde à son image, dans lequel le consumérisme – la consumation de nos ressources – n’existerait pas. Depuis que j’ai été élu maire en 2014, j’ai appris le sens du mot « pragmatique ». J’ai très vite compris que nous ne pouvions pas imposer aux autres ce qu’ils ne voulaient pas. Je crois – et j’en suis de plus en plus convaincu – que la politique n’est qu’un mode d’accompagnement du temps qui passe. Arrêtons de croire que nous pouvons changer la société à notre image. Autrement dit, que ce soit à l’Élysée ou à la mairie de Saint-Eloi-de-Fourques, nous ne sommes là que pour accompagner les changements voulus par la société. Tâchons, tout de même, sans nous renier, de faire le mieux que nous pouvons.

Il y a 4 ans, j’ai senti que la majorité des gens de nos villages en avaient marre d’être littéralement « gazés » par les pesticides. J’ai senti un changement profond dans les mentalités des habitants et je ne me suis d’ailleurs pas trompé : la liste que je conduisais a été entièrement réélue ! N’oublions pas non plus ce qui s’est passé en Allemagne sur la question du nucléaire. Après Fukushima et Tchernobyl, les autorités françaises seraient bien inspirées de comprendre les mouvements profonds de l’opinion et d’arrêter de nous prendre pour des cons. Le nucléaire est un mythe – un délire – prométhéen.

Concernant l’écologie politique, comme l’a si bien dit Jospin dans un autre contexte, nous sommes entrés dans le kairos. Il y a désormais urgence à faire plutôt qu’à dire sur la transition écologique et énergétique, du fait du réchauffement climatique. C’est peut-être une question de survie pour l’humanité. Du coup, j’ai écouté Bruno Lemaire et Barbara Pompili évoquer les mesures du plan de relance. J’ai trouvé qu’il y avait de bonnes idées, dont je ne sais pas si elles seront réellement mises en œuvre. Je ne ferai donc pas de procès d’intention avant d’avoir vu. Pour autant, lorsque la ministre de l’écologie a parlé de verdissement, j’ai bien compris que Barbara Pompili ne croyait pas un seul instant à ce qu’elle nous racontait. En fait, la ministre nous a envoyé un message de détresse : « Aidez-moi. Je suis dans un gouvernement qui n’entend rien à la demande la population française en matière d’environnement et de transition écologique. » Et, pour tout vous dire, il ne fallait pas être grand clerc pour l’avoir compris.

 
2 replies on “ Nathalie, ma préférence à moi ”
  1. S’il y a une race d’hommes dont je me méfie plus que de toutes les autres, c’est bien celle qui voudrait que le monde soit « à leur image ». C’est-à-dire – circonstance aggravante généralement – à l’image qu’ils se sont fabriquée d’eux-mêmes et qui, le plus souvent, n’a qu’un lointain rapport avec la réalité de ce qu’ils sont.

    Cela dit, quand cette image est en tout point conforme à leur réalité, c’est encore pire…

    1. @Didier

      Un jour, j’ai rencontré un DRH qui était le pire des enfoirés avec les employés de la SSII où il officiait. Entrant dans le bureau où il œuvrait à les mener à la schlague puis à le virer comme des malpropres, il employa une voix doucereuse avec sa petite fille qu’il avait au téléphone. J’ai toujours été saisi par la schizophrénie qui amène une personne à se comporter de manière fort différente dans sa vie privée et dans l’entreprise où elle travaille.

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