Ne jamais transiger avec les problèmes d'insécurité

Ne jamais transiger avec les problèmes d’insécurité

Plutôt que de vous donner un avis sur ce qui se passe à Grenoble, je vais vous parler de ce que j’ai fait il y a quelques années dans ma commune de Saint-Eloi-de-Fourques en 2015-2016.

Il était 23 heures en ce soir d’octobre 2015, Marie-Jo et moi échangions dans la nuit noire, à la sortie d’un conseil municipal. Soudain, nous avons vu surgir de l’arrière de la salle d’activités une Mercedes roulant feux éteints. Quelques temps auparavant, Régis était venu me prévenir d’allées et venues, la nuit, au niveau d’un abri-bus désaffecté de la commune. En recoupant les deux informations, j’ai vite compris ce qu’il nous arrivait. Nous avions par ailleurs régulièrement des regroupements de jeunes et des arrêts fréquents de véhicules venant du département voisin au niveau de notre terrain multi-sports. Notre commune était devenue, depuis la fin des années 2000, un lieu de trafic de drogue.

Que fallait-il faire ? J’ai d’abord pris la décision de démonter l’abri-bus désaffecté. Puis j’ai, après de longues hésitations, fait le choix de communiquer nos problèmes dans la presse. C’était un pari risqué, qui m’aura valu l’inimitié « politique » de l’une de mes conseillères qui a démissionné et que j’ai retrouvée en face de moi en 2020. J’avais eu le tort d’évoquer l’échec cuisant de la politique de prohibition au sujet de la consommation du cannabis. Je reste farouchement en faveur de sa légalisation, en fournissant aux consommateurs des produits issus de l’agriculture française – biologique si possible – dont la teneur en THC serait 5 à 10 fois inférieure à ce qui vient aujourd’hui des jardins de notre ami, le roi du Maroc. Je tiens à préciser que je ne suis pas consommateur de ce genre de produits. Pourquoi, dans ce pays, autorise-t-on la consommation d’alcool qui est une drogue dure et qui tue probablement bien plus de personnes que les drogues dites « douces » n’en font dans notre pays ?

Dans le village, les langues se sont déliées. Une vieille dame, très rapidement, m’expliquait qu’elle était terrorisée par les attroupements nocturnes. L’employé communal m’avoua qu’il avait eu peur des représailles. J’ai moi-même été deux fois menacés de mort par des parents dont les enfants étaient des consommateurs de cannabis. Toutes ces informations m’ont permis de demander aux gendarmes de passer dans ces lieux à certaines heures et, très vite, nous avons été débarrassés des trafiquants.

Je ne sais pas ce que je ferais si j’étais maire de Grenoble. En tant que représentant de l’État sur nos  territoires, nous avons certes des pouvoirs de police. Monsieur Gérald Darmanin, actuellement maire de Tourcoing, en stigmatisant Eric Piolle, essaie de détourner l’attention de nos concitoyens, en culpabilisant les maires démunis face à des actes Kalachnikov qui requièrent autre chose que des moyens de vidéo-surveillance et qu’une police municipale armée. Il est temps que notre ministre de l’intérieur assume politiquement son incurie, autrement que par des coups de menton. Le trafic de drogue à Grenoble n’est pas né avec l’arrivée à la tête de la ville d’Eric Piolle en 2014.

A titre d’information, l’opération de communication police conduite à Grenoble par le Préfet de l’Isère, à la demande du ministre, n’aura été suivie d’aucune interpellation. Tout ça pour ça ?

 
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