Entre nous, je ne sais pas vraiment s’il y a de quoi être fier d’apparaître dans le top 10 des sites d’information les plus « fiables » selon NewsGuard. Cette agence de notation des médias français et du monde entier est née en 2018. Dans le Conseil administratif composés de 5 membres tous américains, on y trouve une ancienne plume de Condoleezza Rice et Steve King, directeur des opérations de Publicis. Du côté actionnaires et de l’équipe dirigeante, l’oncle Sam y est outrageusement représenté.
Le plus intriguant, me semble-t-il, c’est le comité consultatif de cette nouvelle officine, dans lequel vous trouverez pêle-mêle parmi les 19 conseillers :
- un ex-directeur de la communication de la Maison-Blanche sous l’administration Clinton ;
- un ex-journaliste de Reuters ;
- un ex-ministre de l’Éducation sous l’administration Obama ;
- le Général Michael Hayden (à la retraite) ex-directeur de la CIA, ex-directeur de l’Agence de sécurité nationale (NSA), et ex-directeur adjoint du renseignement ;
- l’ex-plume de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice ;
- la directrice générale de la diplomatie numérique chez Microsoft ;
- un ex-secrétaire général de l’OTAN ;
- l’ex-premier secrétaire d’État à la Sécurité intérieure dans l’administration de George W. Bush ;
- un ex-sous-secrétaire d’État chargé des affaires publiques dans l’administration Obama ;
- une ancienne de la Lloyds Banking Group ;
- Jimmy Wales, co-fondateur de Wikipédia.
Forts de leur GAFAM, les américains semblent avoir fait de la collecte d’informations personnelles un élément essentiel de leur soft power. Le 25 mars dernier, Ursula von der Leyen, dont les casseroles raisonnent comme celles attachées à une voiture balai d’un mariage à Loudéac, a signé un accord avec l’administration américaine sur le transfert des données de l’Europe vers les États-Unis. La CJUE avait rejeté les accords précédents datant de 2015 et de 2020.
Je n’arrête pas de bêler que nous nous faisons piller nos données, surtout celles de notre industrie et de nos secteurs stratégiques du fait notamment de l’adoption du Cloud Act sous l’administration Trump. Remarquez sur ce sujet l’union sacrée qui peut exister entre les Républicains et les Démocrates unis pour la défense des intérêts américains.
En regardant le classement des mésinformateurs de ce nouveau grand ministère de la censure et de la défense des intérêts américains, je me dis qu’il est urgent de s’informer notamment à partir de ces médias qualifiés d’antivax, de populistes, de complotistes et d’extrême-droite à la fois. Et tous les moyens sont bons pour leur clouer le bec, comme l’a fait récemment le ministère de la culture avec France-Soir en lui refusant le renouvellement de l’agrément de la CPPAP. Le journal a fait appel de cette décision.
Pour ceux d’entre vous qui n’auraient pas compris la grande opération d’intelligence économique à laquelle se livrent sans vergogne nos « alliés » et « amis » américains, je vous conseille la lecture de cet article.
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