Nous allons créer un comité local « Nous voulons des coquelicots » Roumois – Plateau du Neubourg dans les jours qui viennent. Il faut arrêter de faire l’autruche. L’eau des points de captage de nos villages est régulièrement souillée par les pesticides, la rendant impropre à la consommation. Que dire de l’augmentation tendancielle du taux de nitrate qui approche le seuil de non-potabilité ? C’est en tout cas ce que montrent les relevés Eurofins de 2018 et de 2019. J’attends d’ailleurs les relevés que le SERPN n’a toujours pas daigné me fournir pour le début de l’année 2020 malgré mes demandes répétées. L’omerta règne en maître dans ce syndicat où la majorité des délégués sont des agriculteurs de la FNSEA ou des retraités de cette agriculture intensive qui nous intoxique.
Des métabolites toujours pas mesurées
Lors des discussions que j’avais eues avec la technicienne du SERPN, elle avait évoqué les métabolites, molécules issues de la décomposition des pesticides dans la terre. Tout aussi dangereuses, elles ne sont toujours pas mesurées. Il faut enfin dire la vérité à nos habitants. Compte tenu de la nature des points de captage qui nous alimentent en eau potable, nous pouvons agir. Et il faut que nous fassions vite, afin d’inverser la vapeur. Le temps nous est compté, si nous ne voulons pas que notre eau soit définitivement rendu impropre à la consommation par des pratiques agricoles désastreuses pour notre environnement, la biodiversité et aussi nos propres enfants.
Même pour le foetus, les nitrates sont peu toxiques au seuil réglementaire de 50 mg/l, compromis* entre les 5 mg/l des eaux naturelles non polluées et les 500 mg/l qui commencent à devenir nettement toxiques (*on calcule les mi-chemins en log base 10 en toxico).
Toute leur importance est que tout supplément de nitrate d’origine agricole est un excellent indicateur d’un type d’agriculture donc prédictif de ses micro-polluants associés, les pesticides et leurs métabolites de biodégradation dans le milieu**, métabolites qui peuvent être plus toxiques et/ou plus rémanents que le produit d’origine, notamment le AMPA issu du glyphosate, qui persiste dans les sols pendant au moins une dizaine d’années.
** Je préfère utiliser le mot « milieu », qui indique que l’on baigne dedans (notamment en nous alimentant), au mot « environnement », qui pourrait laisser croire que les polluants sont restés derrière la haie …