J’ai reçu masqué, hier en mairie, un sherpa de Nathalie Artaud, venu me demander de parrainer la candidate des travailleurs. Je lui ai posé la question du sens de sa présence, en tant que trotskiste à une élection qui avait lieu en 2022. Il m’a répondu classes sociales et révolution, là où je lui ai opposé intérêt général et réformisme. Un vieux débat dont je pensais qu’il avait été tranché au Congrès de Tours, en 1920 ! J’ai dû très vite siffler la fin de la récréation : j’avais bien d’autres chats à fouetter au cours de ma permanence de ce samedi matin, du fait d’une semaine de labeur m’ayant éloigné des affaires municipales.
En 2017, je n’ai parrainé aucun candidat, contrairement à mon prédécesseur qui avait fait le choix de donner sa signature à Bayrou en 2012. Du fait de ma réélection, je suis aujourd’hui décomplexé. Et j’assume désormais pleinement qui je suis : un écolo de la gauche souverainiste, laïcard et républicain, politiquement polymorphe. A chacun son fardeau ! J’ai toujours eu le cul entre deux chaises : une fesse rose soutenue ; une fesse verte pâle. Autrement dit, je suis capable en 2022 de soutenir et de voter pour Arnaud Montebourg, Laurence Tubiana – candidate à une éventuelle primaire écolo – ou Yannick Jadot à l’extrême rigueur. Nicolas Hulot n’ira pas. Dommage. Les autres – Onfray, Mélenchon ou Autain ou Ruffin, Brossat, Taubira, Olivier Faure ou Cazeneuve ou Le Foll ou Royal ou Hidalgo, Bayou ou Piolle – ne présentent aucun intérêt pour la France. Et, en cas de 2e tour Macron – Le Pen, je me paierais une tournée de Grolleau le dimanche midi, après un petit coup de blanc dès l’ouverture du bureau de vote. Si nous devions avoir une 2e tour Macron – Édouard Philippe, alors je voterais pour le normand, sans doute avec des gants, un masque, des sur-chaussures, un bonnet et une pince à linge sur le nez.
J’ai toujours décidé très longtemps à l’avance pour qui j’allais voter à une élection comme la présidentielle. En 2017, j’avais décidé de voter Macron au 1er, pour nous éviter Fillon président. J’ai hésité à voter blanc au 2e. Je ne regrette rien de ce choix qui n’était rien d’autre qu’un non-choix. Et si c’était à refaire, je le referais sans état d’âme.
Depuis plusieurs années, faute de candidats écologistes crédibles, et quelques soit le mode de scrutin, je vote « blanc ». Si en 2022, un mouvement écologiste, ne tombant pas dans les compromissions malsaines, apparaît je réexaminerai mon choix.
Le vote blanc n’a de sens que s’il est accompagné d’un militantisme actif pour les idées qu’on défend.
Ce vote blanc s’inscrit dans l’esprit: « je prends connaissance des programmes des candidats, aucun ne me convient, je me déplace au bureau de vote afin d’accomplir mon devoir de citoyen, j’agis pour faire connaître mon programme ». A contrario, l’abstention est le « j’m’en foutisme ». Dommage que la ventilation administrative ne fasse pas clairement cette différence.
Je termine par un thème très important : Il est plus qu’urgent qu’une réflexion soit engagée sur la question : Pourquoi tant d’abstentions?
@Philippe
La politique, en dehors du fait qu’elle est un mode d’accompagnement du temps qui passe, n’est faite que de compromis.