Sans doute mis sur orbite ou gonflé à l’hélium dès la naissance, l’immodeste est le fils spirituel de Henri Ford et du génie des Carpates. Il croit que la physique et la chimie sauveront l’humanité par la productivité, par la Technè sans se rendre compte que son action, sa pensée et son comportement sont tout simplement en train de scier la branche sur laquelle il est assis.
Il a comme alibi de penser à sa marmaille, alors qu’il est la seule personne qui trouve grâce à ses yeux. Des autres, il n’en a strictement rien à faire. Chez lui, la réussite se mesure aux biens qu’il amasse ou à la hauteur de son compte en banque. Et il en veut toujours plus.
Pour se donner bonne conscience, il affiche sa croyance en Dieu, Allah ou Jéhovah. Il lui faut bien un alibi. Cette grenouille de bénitier qui souhaite être plus grosse que le boeuf a hélas une morale dans les chaussettes. Et sa soif de croître l’amène à quelques écarts personnels. Ses conseillers fiscaux l’aident à payer toujours moins d’impôts. Et quand il peut, il tâche de s’engraisser toujours plus par des magouilles qui finissent par le faire sortir du cadre légal.
Dans la discussion, l’homme sait être avenant et aussi pinçant. Il n’hésite jamais à dénigrer ceux en capacité de lui résister. Il est la science, la pensée de l’humanité incarnée. Seul lui sait ! Les autres – de sinistres bons à rien ou des imbéciles heureux – lui doivent tout. A ses heures perdues, il se pense faiseur de roi. C’est en tout cas ce qu’il croit dur comme fer, sans toujours bien comprendre la complexité de son environnement.
Pour faire simple, l’immodeste est un sale type. Et, en plus, il est aussi prévisible qu’il est toxique.
Dans le combat entre le bien et le mal, entre Dieu et le Diable, c’est le Diable qui a gagné ! Dieu est mort, qui aura son âme ?