Quand j’ai entendu nos éminents spécialistes du Tout et du Rien s’épandre sur la paranoïa de Poutine le faisant passer pour un malade mental, j’ai immédiatement pensé à ce « monde avide d’en savoir toujours plus pour comprendre toujours moins« . Comment voulez-vous qu’un homme possédant l’arme hypersonique à propulsion MagnétoHydroDynamique puisse être paranoïaque ? La disparition de l’enseignement des humanités et de la langue russe de nos collèges et lycées n’est pas de nature à aider nos « élites » à comprendre ce qui se passe dans la tête de Poutine.
Dans un de ses derniers opus, l’Angle mort, Régis Debray nous rappelle la phrase de Napoléon : « L’imaginaire gouverne le monde« . Un peu plus loin, en pleine démonstration, il résume l’Occident de façon subtile et élégante : « Où nous mettons du vide, ils mettent du plein. A eux l’Être, à nous, le Néant. […] Ne nous restent que les Paradis fiscaux et le Club Med, triste consolation. […] L’archaïque, ce n’est pas ce qui est périmé, c’est l’enfoui qui remonte à la surface à cas de crise générale« . Il y a un sens à ce que fait Poutine.
Ce qui est enfoui dans ce très archaïque et paranoïaque Poutine, c’est que la Russie est née à Kiev. Historiquement, l’Ukraine est russe ! Poutine le sait : « Les modérés acceptent rarement de mourir pour la cause […] Les mystiques occupent les cimetières, les prudents les ministères« . Biden a expliqué qu’il n’enverrait aucun soldat américain en Ukraine. « A la destinée s’est substituée l’innovation, à la douce béatitude, l’orgasme hebdomadaire. »