Nous avons changé d’ère. Avec les réseaux sociaux et la place qu’occupe le numérique dans nos vies, l’absence de visibilité sur Internet – quand on prétend à exercer des fonctions publiques – interroge sur la compréhension de ce nouveau monde. Lors de la cérémonie des vœux du 26 janvier, j’avais interrogé l’auditoire présent : « Pour vivre heureux, devons-nous nécessairement vivre caché ? » L’image du notaire de province roulant en Citroën AX aura profondément sculpté notre représentation collective.
La liste concurrente qui se présente face à nous me reproche le choix de la sur-exposition de la commune dans les médias et dans les réseaux sociaux. Je crains que beaucoup d’habitants leur reprochent leur sous-exposition, surtout à l’occasion des manifestations communales. En fait, je n’ai jamais eu à sur-médiatiser mon action en tant que maire. La médiatisation s’est faite assez naturellement. Donc, en réalité, ce qui m’est reproché, c’est d’avoir privilégié la communication sur Internet au détriment d’une communication papier à destination exclusive des habitants de la commune qui devraient être les 1ers informés. Aujourd’hui, à l’exception de quelques personnes, la majorité des 395 électeurs de la commune disposent d’un accès au site Internet de la Mairie et à sa page Facebook. Ce sont des contenus à accès public. Quant aux quelques personnes qui vivent sans connexion Internet, elles disposent d’amis, d’enfants, de petits enfants qui leur donnent des informations. J’ai pu le vérifier.
Le fait de privilégier une communication Internet tient davantage à la volonté de réduire les coûts. Elle nous aura permis de toucher les plus jeunes de nos habitants qui se désintéressaient de la vie municipale et communale. Elle permet un contact direct et personnel avec nos habitants, au travers de l’application Messenger. Elle donne l’image de gens qui savent vivre avec leur temps. Le leitmotiv de la partie la plus jeune de notre population était, avant 2014, de dire qu’il ne se passait rien à Saint-Eloi-de-Fourques. C’est ce que les gens ressentaient. D’ailleurs, mon prédécesseur avait dit lors de sa cérémonie des vœux de 2014: « Mon successeur devra savoir communiquer« . Ce jour-là, j’ai peut-être été le seul à l’avoir écouté religieusement. Je n’ai perdu aucune miette de son discours, qui aura semblé bien long à l’auditoire.
L’une des conséquences de l’entrée de notre commune dans ce nouveau monde est l’image que nous donnons aux autres. Cette image est le fait de la représentation de chacun. Prenons quelques exemples. L’agriculteur de la FNSEA qui a appris mon arrêté de protection de la ressource en eau va avoir une représentation négative de l’action d’un maire présenté comme un talivert. L’écolo, lui, aura plutôt une image positive de l’action de ce maire. Du coup, quel est le problème, au juste ? Faudrait-il que je tienne compte de la représentation idéologique des gens extérieurs à la commune pour prendre un arrêté dont l’objet est la protection de la santé de ses habitants ?
Depuis 6 ans, j’ai toujours assumé les décisions que j’ai prises. J’aurais pu sagement attendre de me faire réélire pour prendre l’arrêté. Cela aurait été très malhonnête ! Les membres de la liste opposée poussée par celui qui m’avait soutenu en 2014 – tout en jouant plusieurs chevaux à la fois – veulent transformer cette élection sur l’avenir de la commune en une espèce de referendum pour ou contre ma personne. Clairement, ce n’est pas cette question qui est posée aux habitants lors de cette élection. J’ai proposé le 12 mars aux membres de la liste concurrente que nous présentions nos projets respectifs face à nos habitants. Et cette fois, cette réunion ne pourra faire l’objet d’aucune sur-médiatisation. Elle se fera entre nous et les habitants.
Un notaire roulant dans une Citroën AX ??? Et pourquoi pas un PDG dans une R 5 pendant que vous y êtes ?
@Didier
Vous ne deviez pas vivre dans le même département, il y a quelques années. Et puis, Pacy, c’est chez les riches !
Mais c’est que, quels que soient le département et l’époque, je n’ai jamais entendu parler d’un notaire pauvre !
Mais ils n’étaient pas pauvres. Vous n’avez pas compris. Le week-end, ils partaient dans leur résidence secondaire, sur la Costa Brava ou la Côte d’Azur sortir leur Porsche Carrera.
J’abonde dans ton sens. La communication via internet est devenu impérative. Je vois, sur la région de Gaillon, la presse écrite locale hebdomadaire rencontre un véritable fiasco . Nombre d’informations et de révélations sont apparues sur les réseaux sociaux et sont inexistantes dans la presse écrite.