Le numérique et Internet sont en train de tout broyer sur leur passage. Et l’arrivée de la fibre n’augure rien de bon dans ce que je perçois être une rétractation sans précédent de la société. Le CD a remplacé le vinyl ; le DVD la cassette. Et puis, avec l’augmentation des débits de l’Internet, la musique et la vidéo à la demande se sont généralisées, reléguant le CD et le DVD au temps de Jurassik Park. Et pour le livre ? Bien sûr, il restera toujours de gros lecteurs, de plus en plus attirés par la liseuse plus pratique car moins encombrante. Très bientôt, il arrivera hélas au livre ce qui est arrivé au CD et au DVD.
Il y a toutefois deux catégories qui résistent à l’effondrement du livre dans les familles : les ouvrages destinés à la jeunesse et les mangas. Vous aurez remarqué aussi la sortie de publications d’un nouveau genre comme cette BD documentaire et journalistique sur les Algues vertes d’Inès Léraud et de Pierre Van Hove. Nous devisions ce soir avec Jacqueline à la médiathèque de Saint-Eloi et nous convenions de notre ras le bol de ces pavés dans lesquels les auteurs brodent pour ne rien dire, à la manière de ces séries américaines diffusées sur Netflix qui accaparent notre temps de cerveau disponible.
Demain, le livre en tant que produit culturel main stream disparaîtra et il nous restera sur les bras toutes ces bibliothèques désormais appelées médiathèques que les collectivités et l’État ont subventionnés à coups de milliards de francs, puis d’euros. Je vois plusieurs usages à ces lieux. Le 1er est de maintenir un fonds de prêt pour satisfaire une demande devenue minoritaire. Le 2e, c’est qu’on puisse y proposer de quoi vaincre l’illectronisme, en y mettant des ordinateurs pour les enfants de nos écoles et les associations prenant en charge l’accompagnement de nos aînés. Le 3e, c’est qu’ils deviennent des lieux d’échange et de rencontre, d’exposition et de débat citoyen où il ferait bon y prendre un thé, un jus de fruit, une bière, du cidre ou un café, voire plus si affinités.
Prenez le temps d’écouter Claude Poissenot.
L’illectronisme est un terme détestable car créé de toute pièce par la numérisation à marche forcée. Par exemple, je viens de découvrir qu’il faut dorénavant obligatoirement passer par le web pour envoyer un Chronopost monde, là où il y a peu, un simple crayon suffisait pour remplir le formulaire d’expédition. Pour résumé la chose, je ne sais pas si la liseuse est plus pratique car moins encombrante, mais une chose est sur : le numérique est de plus en plus encombrant, lui!
En ce qui concerne les médiathèques, je vote pour le 1er et 3e usage. L’un n’empêchant pas l’autre.
J’avais abandonné, faute de temps, la lecture depuis quelques années mais voilà un peu plus d’un an qu’elle refait surface et à dose relativement importante. Depuis le départ du confinement, je dois en être à quelques 10 000 pages lues.
Et pourtant l’approche de l’électronique ne me fait pas spécialement peur (d’ailleurs je viens de découvrir ton métier) et pourtant je me refuse à la liseuse électronique. Trop dure pour ma vue.
La télé ? très peu ! La fibre ? Bien qu’habitant le centre de Marseille, elle n’est pas arrivée chez moi !
Quant aux solutions que tu proposes pour la survie des médiathèques, je souscris pleinement.
La liseuse est un outil extraordinaire. Rétroéclairée. Prise de notes. Dictionnaire. Choix de la taille des caractères. Très grande autonomie.
Tout à fait mais au toucher cela reste un outil froid et impersonnel. Quoi de mieux qu’un livre papier, sensuel au toucher, qu’on a pas besoin de recharger, dont la qualité est adaptée à son contenu (livre de poche en papier recyclé ou bien livre d’art en papier glacé …).
Un livre extraordinaire sur lequel on peut passer des heures sans se lasser : le dictionnaire qu’on feuillette en sautant d’un mot à l’autre.
@pierrot13
Je ne suis pas un fétichiste de quoi que ce soit, du papier et des objets en particulier.
Rassures toi. Moi non plus.
Cela représente simplement des souvenirs d’enfance. L’odeur du plomb fondu, de l’encre, le bruit des rotatives ou du massicot.
J’ai grandi dans cet univers et de tenir un livre me satisfait pleinement.
Tout serait à reprendre, dans ce billet qui me semble faux d’un bout à l’autre (de bonne foi, certes, mais faux tout de même). Mais je ne m’en sens guère le courage…
Oui, peut-être. Ce que je vous raconte, c’est l’évolution des médiathèques, tout en restant convaincu que le livre restera présent dans les familles au travers des histoires que racontent les parents à leurs enfants et aussi auprès de gros lecteurs constituant le noyau dur de nos médiathèques. Mais ils deviennent extrêmement minoritaires.
Vaut mieux pas de déshabituer aux livres, quand l’internet des objets connectés, et tout le tralala aura enflé au point de dépasser la production d’électricité probable ou possible, il sera compliqué de finir une lecture sur écran..
Alors qu’un livre servira toujours à allumer le feu ou une bougie..
bon, ben j’arrête d écrire…