Res nullius, communis et derelictae

Res nullius, communis et derelictae

Je me suis dit, de bon matin, qu’un peu de latin ne nuirait à personne. J’ai fait du latin jusqu’en terminale et ce fut un enchantement. Mes professeurs avaient ce don singulier de nous rendre cette langue morte bien vivante ! Comment s’appelait d’ailleurs cette petite femme qui se passionnait à nous apprendre Virgile ? Madame Dubourg ?

Revenons à notre sujet principal. Il y a un tas d’immondices déposées délicatement par une bande de gros porcs patentés, qui jonche depuis plusieurs années à l’entrée de la centrale bitume de l’autoroute A28 sur le territoire de Malleville-sur-le-Bec, dans le domaine public. Peut-être une petite dizaine d’années, tout de même. Le plastique est un matériau fantastique et son moindre défaut est de rester extrêmement visible du fait de sa faible capacité à se dégrader dans le temps. Les communes ont transféré leur compétence en matière de gestion des déchets ménagers aux service intercommunaux. Autrement dit, c’est à l’Interco de se remuer le popotin pour que ces déchets soient enlevés du domaine public.

Le 23 septembre, j’ai évoqué la question de ce tas de merdes lors d’une assemblée plénière de notre syndicat d’enlèvement d’ordures ménagères, le SDOMODE. Il y avait là son président, son directeur et aussi un de ses vice-présidents, lui-même vice-président de l’Interco aux déchets ménagers, dont l’utilité sociale du service reste encore à démontrer. Depuis, rien, nada, peau de balle et peau de zébu. J’avais bien senti une absence d’ardeur à traiter le sujet. Vendredi, je vais donc atteler ma remorque à mon véhicule personnel et aller enlever ce tas de merdes by myself. C’est vrai que je n’ai que çà à foutre ! Je me demande si, à l’occasion, je ne vais pas inviter la presse locale.

La correspondante du Zeit à Paris, évoquant les mesures sanitaires décidées par le gouvernement, avait qualifié la France d’Absurdistan. Oui, nous y sommes. Et, comme j’ai l’habitude ici de le dire, nous avons choisi des responsables politiques à notre image. Dans les collectivités locales et territoriales, aussi.

 
7 replies on “ Res nullius, communis et derelictae ”
  1. Bonjour,

    Il y a un avantage à faire les choses par soi-même sans attendre une décision de la bureaucratie, c’est que la prise d’initiative personnelle signifie à cette bureaucratie à quel point elle est inutile et futile. Dans un pays normalement constitué nous aurions effectivement mieux à faire, mais bon sang qu’il est jouissif de court-circuiter les pousseux de crayons (terme québecois désignant quelqu’un qui n’a aucune compétence en travail manuel. Désigne également de façon pếjorative une administration trop bureaucratique).

  2. Bonjour, Je suis journaliste à Paris Normandie et je souhaiterais faire un article sur le sujet. Pourriez vous m’écrire sur l’adresse redaction.bernay@presse-normande.com s’il vous plait ? Nous pourrons ainsi échanger nos coordonnées et convenir d’un rendez-vous. Merci d’avance.
    Cordialement,
    Alexis Perché

  3. Ils ont des mœurs curieuses, les journalistes d’aujourd’hui, qui semblent estimer que c’est à vous de les contacter quand il leur prend fantaisie d’écrire un article pour le quel ils ont besoin de vous !

    (Et je ne parle même pas de la façon plouc, modernœuse, dont ils rédigent leurs courriers, avec ces « bonjour » et ces « cordialement »…)

    1. @Didier

      Toujours est-il que j’aurais droit à ma photo dans le Paris-Normandie. Plus sérieusement, le vice-Président de l’Interco m’a reproché de vouloir me mettre en scène. J’ai dû lui expliquer qu’avec le confinement, les occasion étaient devenues extrêmement rares. Cette question des déchets est au cœur de notre histoire ( la forteresse de Salses au XVe en est un exemple ) : dites-moi vos déchets et je vous dirais qui vous êtes.

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