La Maire de Bernay – Madame Vagner – a été élue hier après-midi Présidente du CIAS avec, comme seul mot en guise de projet, sa volonté de rétablir l’équité sur tout le territoire. Elle a embarqué avec elle tous ceux – à l’image de Madame Canu, maire de Menneval – qui veulent faire la peau à la compétence périscolaire, telle qu’elle s’exerce aujourd’hui sur le territoire des communes rurales de l’ancien canton de Brionne. Il paraîtrait que ça leur coûte un pognon de dingue. Tu parles ? Les habitants des anciennes intercos payent aujourd’hui des impôts à hauteur des services fournis hier. Autrement dit, avec des taux d’imposition plus bas à Bernay, Broglie, Mesnil-en-Ouches, ils en ont pour leur argent. Le jour où Madame Vagner et ses acolytes du CIAS décideront de concert de liquider l’activité périscolaire, alors nous leur demanderons sine die de ramener les taux d’imposition au même niveau, partout sur le territoire. Donc pas la moindre présentation de ce projet de liquidation, dont nous connaissons en creux les grandes lignes. Et, nous n’avons même pas eu l’honneur de voir la trogne des candidats, hier après-midi, en conseil communautaire ? Notre démocratie locale n’est pas une affaire de casting. C’est avant tout une histoire de projet politique.
En prime, hier, j’ai appris que le Président, dans un article de presse, m’avait qualifié de « khmer vert« . Un petit effort, cher Nicolas, et vous allez atteindre le point GodWin ! Les gens qui vous connaissent vous définissent comme un autoritaire, peu enclin à une contradiction répétée. Je n’ai jamais eu ce goût singulier pour les hommes « forts ». Question d’éducation ! Contrairement à vous, je tiens à préciser que je ne suis encarté dans aucun parti politique depuis 2008, date à laquelle j’ai quitté le PS. Pour rappel, vous vous êtes présenté en suppléant aux législatives sur la 3e circonscription de l’Eure sous l’étiquette LR, en 2017. Un talibleu, en quelque sorte ! Et, comme vous n’avez pas encore eu cette chance d’avoir été élu Maire, sachez que nous, les Maires, sommes avant tout des pragmatiques, aux antipodes des dogmes qui semblent agiter votre système de représentation et votre idéologie personnelle, marquée du sceau de la droite la plus rétrograde et la plus conservatrice de ce pays ! Le monde n’est pas à votre image, bien heureusement. Une droite qui dilapide l’argent public à coup de subventions – comme pour N’Pack – et d’exonérations en tout genre en direction des entreprises et des agriculteurs, par clientélisme et, hélas parfois, par copinage, toute en dénonçant la gabegie des aides sociales. On vous attend d’ailleurs de pied ferme sur ce projet de transformation de jus de pommes, cher à vos « copains » de Mesnil-en-Ouches. J’ose croire que ces pommes n’ont pas le droit aux 32 traitements annuels moyens en vigueur dans notre pays. Si nos aides servent à faire en plus une agroculture gonflée aux pesticides, là, nous n’allons pas être d’accord. Une droite au bon cœur, qui s’occupe ici ou là de quelques bonnes œuvres à Madagascar, pour tâcher de montrer une image un peu plus « sociale », un peu plus fréquentable. Une association, au passage, financée par les subventions de l’Interco. Vous trouvez ça normal ? Pas moi. Peut-être, à l’image de ce drôle de curieux 1er ministre, oseriez-vous même vous définir comme un gaulliste social ? Je vous rassure. Ça ne veut rien dire. Surtout dans votre cas.
Concernant le fait que j’aurais déserté l’Interco sous la Présidence de Jean-Claude Rousselin, je l’assume pleinement. La raison en est très simple. Comment accepter de siéger dans une assemblée dirigée par un homme qui a reconnu, dans la presse, avoir institué un système de détournement d’argent public ? J’ai des valeurs. Et, je pense que la seule attitude raisonnable était, dès lors, de pratiquer la politique de la chaise vide pour qu’il dégage, chose que vous n’avez évidemment pas faite pour de sombres raisons politiciennes mises en lumière à l’occasion de votre candidature et de votre élection. De bien mauvaises langues disent que vous auriez les dents qui rayent le parquet. Sur cette question liée à l’ancienne présidence, nous n’avons pas les mêmes valeurs sur ce que doit être l’exemplarité des élus locaux. En laissant Monsieur Rousselin à la tête de cette interco et en restant vice-Président, vous avez profondément discrédité les élus et notre démocratie locale ! Je ne voulais pas faire partie de cette grande tartufferie. Je n’en veux d’ailleurs pas personnellement à Monsieur Rousselin qui a eu l’honnêteté de dire publiquement les raisons l’ayant poussé à commettre l’irréparable. A l’époque, il aurait été mieux inspiré à en référer à ces vice-Présidents de l’Interco de Beaumont, pour que la décision soit collective.
Alors, je ne sais pas dire si je suis un khmer vert. Comme la majorité des habitants de notre territoire, je suis inquiet des milliers de tonnes de pesticides et de nitrates que vos « amis » agrochimistes – ne parlons plus d’agriculteurs SVP – déversent dans les champs, à côté de nos familles, de nos enfants et de nos aînés qui vieillissent de plus en plus mal. Heureusement, il y a encore des agriculteurs qui se soucient de changer leurs pratiques, défendant une agriculture plus propre. Et malgré d’abondantes subventions, je suis inquiet de l’appauvrissement général de l’ensemble d’une profession au profit de l’enrichissement de quelques uns. Votre monde, cher Nicolas, c’est l’ancien monde. Un monde qui est en train de mourir ! Le souci, voyez-vous, est que, de là où vous êtes, vous ne vous en apercevez même pas.
« Notre démocratie locale n’est pas une affaire de casting. C’est avant tout une affaire de projet politique ». Malheureusement, aujourd’hui on voit que les politiques préfèrent le casting. Les listes « apolitiques » ont fleuri; il n’est plus question de projet contre projet mais de « à qui salira plus le concurrent »
@Philippe
Les apolitiques sont toujours de droite.