Nicolas a beaucoup écrit sur le télétravail qu’il a pratiqué pendant plusieurs mois. Pour ma part, j’ai parlé récemment de téléformation. Deux regards assez convergents sur ce que pourrait devenir le travail dans le monde d’après !
La semaine dernière, un autre Nicolas dont la femme travaille chez Saint-Gobain m’expliquait que le gouvernement avait demandé aux entreprises du CAC40 implantées sur le parvis de la Défense de réduire le plus possible le télétravail. Les raisons en sont hélas assez simples.
Plus de télétravail, c’est moins…
- de déplacements ;
- de garde d’enfants ;
- d’hôtels-restaurants, de restauration rapide, de sandwicheries et de boulangeries ;
- de frais d’entretien et d’achats de véhicules, de carburant et de TIPP ;
- d’accidents de la route, d’assurance, d’arrêts maladie et de médecins ;
- d’avions fabriqués et de transport aérien, de transport en commun, de taxis et de VTC ;
- de parking, de péage ;
- de bureaux, de sociétés de nettoyage et de techniciennes de surface ;
- d’activités dans les centres des quartiers d’affaires et de SACEM ;
- d’embouteillages et d’émissions de carbone, d’externalités négatives ;
- de postes de contrôle et de surveillance improductifs ;
- d’emploi, de croissance, de revenus, de cotisations, d’impôts et de TVA, au final.
Et c’est aussi plus…
- de temps passé auprès de sa famille, de ses enfants ou dans les bistros ;
- de productivité, compensée par une baisse effective du temps de travail ;
- d’activités non-marchandes et de loisirs, de potagers et de bricolage ;
- de Français vivant en milieu rural , de constructions individuelles et d’artificialisation des sols;
- d’informatique ;
- d’autonomie pour les salariés.
Résumons : le télétravail est un choix de société, dont il faut mesurer toutes les conséquences. Le moteur de nos sociétés repose avant tout sur le consumérisme et le gaspillage. Il sera difficile de nous en détoxifier !
A titre tout à fait personnel, je suis retraité depuis longtemps.
Pour avoir pratiqué une forme de télétravail à l’époque où il n’y avait pas la fibre et où les ordis portables avaient deux ou trois heures d’autonomie et un modem intégré, il me semble qu’il faut ramener les choses à leur juste valeur.
Quel pourcentage de personnes peuvent pratiquer le télétravail de part leur activité ou responsabilité pro ?
J’avais une activité technique d’entretien-dépannage-diagnostic ou encore réparation et rénovation de gros matériel.
Donc obligation de me présenter sur site mais chez le client. Mais il m’arrivait aussi de buter sur un problème technique .
Et là la télécommunication rentrait en jeu. Un mémo strictement renseigné avec photos …
Mais tous les jobs techniques ne peuvent pas se résoudre ainsi. Qui peut installer une chaîne de montage automobile dans son salon ?
20% des emplois sont susceptibles de bénéficier de télétravail partiel ou total.
Donc au total, l’effet semble largement positif en faveur du télétravail. A condition de l’organiser au sein de chaque entreprise.
Ce que préconisait Nicolas si mes souvenirs sont exacts.
Un point d’étape qui peut être intéressant dans le débat :
https://www.telos-eu.com/fr/societe/le-teletravail-se-deconfine.html
Tous les arguments que tu avances pour utiliser le télétravail sont bons. Cependant la phrase fondementale à retenir est: « Le télé travail est un choix de société » comme tout changement de société, cela implique un débat long et profond.
Le domicile deviendra un lieu mixte : » lieu de travail/ lieu familial » entraînant des problèmes psychologiques que j’ai moi -même connus; l’être humain vivra constamment dans une « case »travail /famille dans laquelle il sera difficile de faire la coupure. Déjà, avec l’apparition des téléphones portables, les employeurs ne se sont pas privés de contacter leurs employés le dimanche et durant leurs vacances.Comment fonctionneront les syndicats? comment connaîtront ils les problèmes particuliers des travailleurs? A l’occasion du confinement, bons nombres d’entre nous ont fait des visio conférences; nombreuses ont été les réactions disant : « c’est tout de même moins bien que « de visu ».
Un long débat serein et courtois sera nécessaire; il sera sans nul doute passionnant