Remarquez tout d’abord que cette coupe du monde de rugby n’a connu ni problèmes de sécurité et d’organisation majeurs, ni débordements. Disons que les supporters et spectateurs de l’ovalie n’ont rien à voir avec les beaufs du football. Je vais me faire de nouveaux copains.
J’ai été surpris par deux équipes : les Blacks et l’Angleterre. Je pensais que les joueurs de la Perfide Albion n’allaient pas passer le barrage des poules. Sans Owen Farrell, sans George Ford renouant avec la tradition du drop, sans Ben Earl, sans Manu Tuilagui, l’équipe ne serait pas allée bien loin. J’ai toujours été fan du jeu anglais. Leur souci majeur est de manquer de sang neuf au niveau de leurs trois-quarts aile. Quant aux Blacks que j’avais positionné en 3e place dans ma liste de favoris, j’avoue qu’ils m’ont favorablement surpris. Ils ont élevé leur jeu à l’occasion des matchs de poule notamment dans le secteur défensif et ont su présenter un jeu très complet lors de la finale. Mention spéciale à Will Jordan, le meilleur trois quart au monde du moment, dont la pointe de vitesse laisse sur place tous les défenseurs. A l’occasion de la finale, les Boks ont su parfaitement le neutraliser. C’était pour les Blacks l’une des clés du match. Mention spéciale pour le feu-follet Damian McKenzie. J’ai dit à ma femme que les Blacks ne pouvaient l’emporter du fait de la présence au sein de la même sélection des trois frères Barrett. Quand tu en es rendu à taper dans la même fratrie, alors tu n’as pas d’autres joueurs de talent à te mettre sous la dent.
J’avais positionné les Springboks en 1 et l’Irlande en 2. Le tirage au sort en aura décidé autrement pour l’Irlande qui aurait mérité d’aller en finale. Concernant les sudafs, mention spéciale à Faf De Klerk qui est de très loin le meilleur demi de mêlée au monde du moment, notamment pour ses immenses qualités défensives. L’agression du talonneur des champions du monde de Bongi Mbonambi ne doit rien au hasard pur. C’est un des tout meilleurs gratteurs au monde. Il était l’homme à abattre, à l’image de Morgan Para à l’occasion de la finale de la France face aux Blacks à Auckland en 2011. Les Blacks jouent au rugby, sauf en finale où ils cherchent avant tout à massacrer d’une manière ou d’une autre leurs adversaires. Ces cons n’ont toujours pas compris qu’il y avait de l’arbitrage vidéo ! Hier, ils ont perdu face à leurs vieux démons.
Dès le 20 août, je n’ai jamais cru à la victoire de l’équipe de France. Malgré l’immense talent de Matthieu Jalibert, le départ prématuré de Romain Ntamack n’a pas arrangé les affaires du quinze de France. Le quart de finale contre l’Afrique du Sud a montré ô combien cette équipe était fébrile dans les grands événements. La défaite face à l’Ecosse 15-14 en match de préparation avait montré les faiblesses du collectif.