Les grandes manœuvres en vue de l’élection présidentielle de 2022 ont commencé. Bruno Roger-Petit, chargé des basses œuvres de la macronie, a rencontré le 14 octobre Marion Maréchal au cours d’un déjeuner, afin de connaître ses intentions.
Si je n’ai pas lu l’interview de Macron du mardi 22 décembre dans l’Express, j’en ai lu les bons mots. Et, comme à son habitude, notre Président a raconté tout et son contraire. Sur Pétain, d’abord, reconnaissant en lui le chef de guerre triomphant de 14-18 – dont Mitterrand chérissait la mémoire en fleurissant sa tombe à l’île d’Yeu – et l’instigateur avec Laval de la révolution nationale antisémite. Puis, parlant de Sarkozy, il a expliqué qu’il avait raison sur l’identité nationale, tout en disant qu’il n’avait pas choisi la bonne expression. Emmanuel Macron lui préfère « une identité narrative, historique, culturelle« . A ce que je sache, il n’a rien fait depuis 2017 pour remettre les cours d’histoire en terminale, supprimés en 2009. Quant à la culture, n’en parlons pas, lorsqu’on fait ce choix du fleuriste contre le libraire. Pas facile de se construire une identité quand on ne sait plus d’où on vient !
Dans l’interview, il reconnaît, sur les enjeux de souveraineté, sa filiation avec… Jean-Pierre Chevènement. Là, Macron nous prend pour des cons. Pour rappel, le Che a toujours milité contre le transfert de nos compétences à l’Europe et contre l’Euro, lors des référendums de 1992 et de 2005. Il est devenu un grand spécialiste de la triangulation. Macron a fait le choix de gouverner à droite dès 2017, alors qu’il tenait un discours de centre gauche durant la campagne de l’élection présidentielle de 2017. Alors, ne soyez pas étonné de l’entendre chasser sur les terres souverainistes, alors qu’il nous explique, en même temps, que « chacun doit pouvoir vivre entre plusieurs horizons culturels« . Macron nous invente le multi-culturalisme identitaire et souverainiste européen. Ça vaut tout de même son pesant de cacahuètes.
L’interview prend un caractère franchement comique lorsqu’il évoque l’élite économique mondialisée, nomadisée, devenue de nulle part dans un français approximatif. Mais de qui se moque-t-il, lui dont la seule vraie grande réforme fut la suppression de l’ISF et la mise en œuvre de la flat tax afin de soulager nos élites mondialisées et nomadisées ? Cerise sur le gâteau, il nous parle d’une société qui « s’horizontalise« , là où la gestion du confinement et de la crise dite des gilets jaunes nous a permis de voir l’expression d’un jacobinisme parisien décalé et d’une mise au pas de la société. Comment un homme politique peut-il se tromper à ce point, en disant une fois encore tout le contraire de ce qu’il fait ?
Je ne voterai pas pour cette anguille de vire à droite toute en 2022, quelles qu’en soient les circonstances ! J’en ai plus qu’assez, après Hollande, de nous la faire toujours à l’envers.
Macron c’est juste l’apogée de trente ans de trahisons entre le moment où Scorpions chantent « Wind of change » et le naïf « monde d’après ».