A l’occasion de la tournée des équipes du sud dans le nord, la sensation est que l’écart se ressert entre les deux mondes du rugby. Après l’Australie, la France vient de remporter contre les champions du monde sud africains, hier soir, sa 12e rencontre consécutive. La bataille fut particulièrement féroce : 2 cartons rouges de part et d’autre, 4 protocoles commotion pour les Français et 1 seul pour les Springboks.
Le jeu de l’Afrique du Sud a toujours été particulièrement violent. Ils ne sont pas les seuls. Je n’oublierai jamais l’agression de Richie McCaw contre Morgan Parra à l’occasion de la finale de la coupe du monde de 2011 opposant les All Blacks aux Français. Beaucoup d’entre nous se sont demandé s’il n’y avait pas eu un contrat sur la tête du demi de mêlée français, alors qu’il frôlait les 100% de réussite au pied. Aujourd’hui, les arbitres sanctionnent bien plus qu’à l’époque. Les Blacks en 2011 nous ont volé la victoire.
De 1977 à aujourd’hui, le rugby a quitté son statut de jeu d’amateurs ; il s’est professionnalisé. Une étude de 2015 montre que les piliers ont pris plus de 40 kg et les trois-quarts centre près de 20 kilos. Hier soir, face à la France, les Boks ont aligné Frans Malherbe, un joli bébé de 138 kilos. La France n’est pas en reste avec Uini Atonio et ses 145 kilos. Le pilier français s’est d’ailleurs pris un coup dès le début du match, lui valant de ne pas revenir sur le terrain. Un hasard ou une nécessité, vu les dégâts que provoque le rochelais dans les défenses adverses ?
Les impacts sont devenus de plus en plus violents du fait aussi de courses de plus en plus rapides venant de joueurs de plus en plus gros. Il n’est pas rare de voir un 3e, voire un 2e ligne au sprint aller vers l’essai alors que les trois-quarts aile peinent à le rattraper. Faudra-t-il en venir à exiger une diminution drastique du poids des joueurs ? Du fait de ces chocs, les rugbymen ont deux fois plus de risque de développer une maladie dégénérative.
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