Une candidature pour les sénatoriales ?

Une candidature pour les sénatoriales ?

Lætitia, qui est maire de Saint-Pierre-du-Vauvray et accessoirement secrétaire du groupe  EELV à la région Normandie, m’a sollicité pour réfléchir à une candidature – de compagnonnage – pour les sénatoriales. Je n’appartiens à aucun parti politique. Je fais partie de ces cathos de gauche souverainistes qui ne se retrouvent pas dans le Parti Socialiste, dont j’ai été membre de 2005 à 2008 . Depuis 1989, j’ai voté invariablement pour les Verts aux européennes. J’ai toujours été un antinucléaire viscéral. Chaque technologie engendre de manière endogène sa catastrophe, comme nous l’avait expliqué Paul Virilio. Or, le déraillement d’un train n’a pas les mêmes conséquences que Three Mile Island, Tchernobyl ou Fukushima. Entre le réchauffement climatique lié au carbone et le spectre de l’erreur humaine et des déchets du nucléaire, il nous faudra rapidement trouver une 3e voie : celle de la réduction de notre empreinte énergétique ! Et comme le disait Bashung : « C’est comment qu’on freine ? »

En 2018, face aux analyses du laboratoire Eurofins, j’ai pris conscience d’une tout autre catastrophe bien plus silencieuse : la pollution de l’eau que nous consommons, par les pesticides et les nitrates. Le gouvernement sous la pressions de la FNSEA et des betteraviers s’apprête à ré-autoriser les néonicotinoïdes. Dans nos campagnes, les ZNT n’ont pas été respectées au printemps. Il a fallu que j’intervienne auprès de 2 agriculteurs qui ont joué de la sulfateuse à glyphosate pour leurs sombres petits intérêts au détriment du plus grand nombre.

Je suis loin d’être en accord sur tous les sujets avec les Verts français concernant la République, le communautarisme, la GPA, l’Europe. Mais il faut choisir. Il faut s’engager face aux défis d’une classe politique dont la seule recette est de nous ressortir les boules de naphtaline : la croyance dans une croissance infinie, l’insécurité, les incivilités, les masques, les néonicotinoïdes… Nous méritons mieux. Je suis sidéré de l’absence de courage et de pédagogie, du silence. Comment croire, quand vous avez deux neurones qui se touchent, que nous pourrons vivre de la même façon dans l’empreinte de la société des années 50, sous la contrainte d’une démographie non maîtrisée ? Nous allons basculer dans un monde de pénuries diverses et variées. Nous n’y sommes pas encore prêts. Il y a la question centrale de nos déchets, de la raréfaction de l’eau, des pollutions, de la mobilité et du télétravail, de la place du numérique, de la qualité de notre alimentation, du soin, de l’éducation, de la nécessaire transition énergétique. Il faudra à terme produire moins ou différemment. Produire certes pour assurer de l’activité, mais produire mieux, proprement.

 
2 replies on “ Une candidature pour les sénatoriales ? ”
  1. La démarche est intéressante et mérite réflexion; je te donne mon avis non sans avoir relu ton analyse de 2017 « la mort de l’écologie politique ». Si on me faisait une telle proposition, je refuserais sans hésitation. EELV n’est plus crédible quant à l’avènement d’une gouvernance écologiste ; à l’instar des autres partis, ils sont tombés dans le travers : »il y a un fossé entre les paroles et les actes ». Ainsi, quasiment à chaque élection, ces prétendus anti-nucleaire s’allient à des pro-nucléaires.
    Que dire aussi de leur soutien sans faille à feu M. Recher qui:
    – Défendait la déviation routière d’Autheuil Authouillet alors que la position officielle des élus régionaux écologistes était  » contre se projet » se référant à ma propre contribution dans le cadre de l’enquête publique.
    – Acceptait l’installation d’une usine Seveso.
    – Avait un comportement personnel inacceptable vis à vis de certains interlocuteurs notamment des femmes.
    Que dire de David Cormand déclarant : « il va falloir « vivre avec » le « Covid 19″? j’aurais été député européen, j’aurais dit  » J’interviendrai auprès des gouvernants concernés pour trouver au plus vite un remède afin de soigner les personnes affectées et un vaccin pour protéger la population ». C’est vrai qu’il est plus facile de baisser les bras.
    Je te rejoins tout à fait quand tu déclares être sidéré par « l’absence de courage »; je compléterai ton propos par : « de ceux qui abandonnent leurs convictions au moment des élections pour « avoir des places »;notamment lors des dernières municipales où on a vu fleurir des candidat(e)s se présenter « sans étiquette » et qui maintenant pavoisent avec le drapeau de leur parti.
    De quoi avons nous besoin? Comme je l’ai déjà exprimé, nous avons besoin d’un parti écologiste « pur jus pur sucre » qui ne dévie pas de sa ligne et en qui nous pouvons se fier sans crainte d’être trahi.
    L’abstention grandissante et nous trouvant (selon certains) dans une période pré-révolutionnaire rend propice cette création.
    Dans cette attente, continuons notre lutte écologiste aux côtés des associations qui sont parfois plus efficaces que les élus.

    1. @Philippe

      Je pense qu’il y a une volonté réelle de s’autonomiser chez les Verts. Il suffit d’ailleurs de voir la manière dont ont été construites les JDE de Pantin et de Boitron. La démarche de Laetitia m’apparaît sincère. De toute façon, elle a toujours été sincère ! Et il s’agit désormais dans l’Eure de construire une écologie des campagnes. Pas seulement des villes !

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