Le maire de Brionne, Valéry Beuriot, a réclamé mon scalp au bureau de l’association Lézarts et les mots vendredi soir à l’occasion d’une réunion de travail organisée par la CAF à Brionne, censée porter sur le CTG et le PESL. Ce n’était bien évidemment pas l’endroit. Le différent entre nous est sévère. Il porte sur l’OPA jetée par Brionne vis à vis de la vie associative de « notre bassin de vie », au travers de la création d’un centre socio-culturel dénommé le Repère.
Tout d’abord, je crains que cette notion de bassin de vie soit quelque peu fumeuse. A l’image d’une majorité des habitants de notre plateau, il est rare que j’aille à Brionne. Je ne fais souvent que traverser la ville pour aller à Bernay ou à Carsix. La majorité de mes démarches administratives et de mes achats, je les fais ailleurs, à Elbeuf, à Bourgtheroulde, à Bourg-Achard, à Tourville-la-Rivière, Rouen et surtout au Neubourg.
Quelles sont les actions financées par le Repère à Bosrobert, Saint-Paul, Malleville ? Aucune. A Saint-Eloi, aucune ? Et il en va ainsi pour les 22 communes rurales de ce qui compose l’ancien canton de Brionne. Pendant ce temps, d’autres se chargent d’agir sur nos territoires. Nous disposons d’une conseillère numérique mise à disposition gratuitement par l’association Lézarts et les mots à Harcourt et à Saint-Eloi. Au Bec-Hellouin, c’est l’Interco qui s’y colle. Farida, notre très dynamique biblio-médiathécaire, va faire de la lecture publique à l’EHPAD d’Harcourt et dans l’école de Bosrobert. Elle ira bientôt présenter la sélection des dévoreurs à l’école de Saint-Paul.
Alors que se déroulait du 2 au 10 septembre la semaine culturelle et citoyenne à Aclou qui n’a fait l’objet d’aucune publicité du Repère de Brionne, les élus de la commune centre n’ont rien trouvé de mieux que d’organiser un inter-villages le dimanche 11 septembre. Une soixantaine de personnes – dont la moitié venait de Brionne – ont répondu présentes à une opération d’esbroufe pour apparaître aux yeux des financeurs du Repère comme le fédérateur du bassin de vie. Personne n’est dupe. Les communes de l’ancien canton représentent une population de plus de 10000 habitants, dont 3500 pour Brionne.
Mais de quoi se mêle au juste notre camarade Maire de Brionne qui a menacé de représailles l’association Lézarts et les mots, si je n’étais pas démissionné manu militari du Conseil d’administration ? Dimanche, il a réitéré sa demande auprès de notre trésorier qui lui a dit très – trop ? – gentiment d’aller se faire voir chez plumeau. Un grand merci à Bruno, Pascal et Delphine qui ont bien compris que l’objectif était bel et bien de flinguer l’association. Par ailleurs, enfermé dans sa logique de bastion, il m’a, depuis 2005, toujours considéré comme un ennemi politique : « Qui n’est pas avec moi est contre moi. » Un jour, alors que nous tractions sur le marché, mes camarades de la section du PS de Brionne ont cru qu’il voulait en venir aux mains. Je suis resté d’un calme olympien. Il a, parfois, cette capacité à perdre son sang froid surtout face à des opposants et des adversaires, à l’image de Martine Goetheyn.
Quel est l’enjeu de tout ça ? Le pognon ! La ville de Brionne est aux abois. Les reversements de l’Interco à la commune centre ont fondu comme une peau de chagrin. Et, du coup, mon camarade communiste tape à toutes les portes, quitte à s’en prendre à tout ce qui bouge sur le territoire. Et nous faisons partie, avec l’association Lézarts et les mots, des acteurs agissant du territoire. Pour les communes rurales, l’enjeu est important. Nous allons très probablement récupérer de notre Interco la compétence périscolaire et les centres de loisirs. Sans eux, sans les financements de la CAF de l’Eure, la vie sociale de nos villages est aujourd’hui clairement menacée. Pour ma part, en tant que maire, je ne laisserai jamais la commune centre et son représentant chercher à nous cannibaliser. Et je dénie à la ville de Brionne la moindre tutelle sur notre vie sociale. Je ne le laisserai jamais nous dézinguer.